La nuit et le jour
LA NUIT ET LE JOUR
On dit de deux êtres parfaitement opposés, ou en tout cas qui donnent cette impression, qu’ils sont comme la nuit et le jour, sous-entendu souvent que l’un est ténébreux, triste et plutôt négatif, et que l’autre est lumineux, joyeux et positif. Affirmation péremptoire pourtant dépourvue de sens, puisque chaque être humain possède un côté yin et un côté yang, lesquels pourrait s’apparenter à la nuit et au jour, et sont d’importance égale pour l’être tout entier. Car l’un est révélé par l’autre, tout comme le jour est révélé par la nuit et inversement. Le jour ne peut être défini qu’en opposition à la nuit, comme le concept de clarté ne peut-être expliqué que par celui de son opposé qu’est l’obscurité. Tout est relatif en ce monde.
Ainsi l’amour aussi a son contraire. Tout le monde pense que son antonyme est la haine, ce qui est vrai, d’une certaine manière, mais seulement si l’on reste à la surface des émotions, si l’on préfère observer les manifestations des sentiments plutôt que leurs causes.
Si l’on prend la peine de chercher l’origine de la haine, on se rend très vite compte que celle-ci naît bien souvent de blessures anciennes provenant d’une forme de négation de l’amour, elle-même prenant ses racines dans un autre passé privé d’affection. L’héritage des générations… Cette absence, ou plutôt cette négation de l’amour – car l’amour est, il ne peut pas ne pas être – engendre blessures de rejet, d’abandon, de trahison, d’humiliation ou d’injustice qui elles-mêmes vont tisser au fil du temps la toile d’araignée de la peur, dans laquelle tous les embryons d’accueil, d’empathie, de confiance, d’estime de soi vont se laisser piéger, puis mourir.
Ainsi peux-tu aisément constater que le véritable ennemi de l’amour, c’est la peur, et que par conséquent, pour pouvoir accueillir sereinement cet amour, il convient d’abord de chasser la peur, et pour cela, de guérir de ses blessures. On ne peut voir l’amour tant que l’on est aveuglé par la peur, et l’on ne peut chasser la peur tant qu’on n’a pas guéri de ses blessures d’amour.