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Destin

 

 

DESTIN

 

  Qu’est-ce que le destin ?

  Notre existence est-elle prédestinée ?

  Ou bien sommes-nous les créateurs de notre propre vie ?

 

  Ce qui est sûr, c’est que nous sommes des êtres créateurs. Partons donc de ce postulat pour tenter de répondre à ces trois questions.

 

  En premier lieu, qu’est-ce que la création ? Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que nous sommes des êtres créateurs ?

 

  Observons la nature autour de nous. Une simple graine est créatrice, et c’est cette fonction qui va permettre à celle-ci, au terme d’un processus de germination déterminé, de devenir une plante, laquelle va pousser ensuite selon un autre système de transformation. Ensuite, elle va germer et produire de nouvelles graines. Ces graines à leur tour vont générer d’autres semences. Et ainsi de suite.

 

  Pour qu’il y ait création, il faut une intention créatrice en amont. Or, l’intention sous-entend une forme d’intelligence. Est-ce la graine qui serait dotée d’un esprit ou d’une âme ? Ou bien, aurait-elle été programmée par une intelligence extérieure qui préside à sa transformation ?

 

   En tout état de cause, ce que nous savons déjà par l’observation, c’est que tout obéit à la règle universelle d’une intention sous-jacente qui pousse chaque élément de la création à se mettre en action.

  Qu’en est-il de l’humain ?

 

  Depuis l’instant de sa naissance, et même avant lorsqu’il était dans le ventre de sa mère, l’humain crée. Aucun petit d’homme, une fois né, ne reste immobile à attendre que le temps passe, n’est-ce pas ? Même lorsqu’il n’est pas encore capable de marcher, le bébé s’exprime à travers ses pleurs et les mouvements de ses bras et de ses jambes. Il crée ainsi les conditions d’une interaction entre sa mère et lui, laquelle va comprendre alors qu’il a faim, qu'il a soif, qu’il est mouillé, qu’il souffre de coliques ou autres, puis va faire tout ce qui est en son pouvoir  pour y remédier.

 

  Ce qui caractérise la création, entre autres, c’est bien l’interaction qu’elle suscite avec autrui. Ainsi, nous pouvons dire que tout ce qui existe et se meut dans l’univers répond à la manifestation d’une intention, supposant une intelligence supérieure, une conscience universelle, Dieu, en tant qu’entité immanente qui préside à l’organisation de notre monde en trois dimensions, tel que nous le connaissons.

 

  Où se place l’être humain dans cette organisation ? Est-ce à dire que lui aussi répond à une sorte de prédestination le conduisant dès sa naissance à vivre son présent, puis son futur, jusqu’à l’heure de sa mort ? Sa vie est-elle programmée ? Serait-il à l’image de ces personnages de roman dont l’auteur connaît à l’avance la naissance et la mort, l’origine et le but, ainsi que les circonstances de la vie ? Ce qui ferait de ces individus des sortes de pantins dont leur créateur tire les ficelles.

 

  Quoi que nous fassions au cours de notre vie, serions-nous de toute façon destinés à réaliser telle ou telle chose, à devenir untel ou untel ? Ou bien avons-nous notre mot à dire ? Pouvons-nous changer les circonstances de notre vie ? Et si effectivement nous avons un destin, pouvons-nous le modifier ?

 

  Reprenons l’exemple du personnage de roman. Plus exactement le héros. Le romancier qui l’a créé a une vision très précise de lui, physique, intellectuelle, psychologique. Il sait très exactement ce qui va lui arriver en fonction des circonstances qu’il aura imaginées en amont et des événements qui vont survenir dans sa vie.

Toutefois, au fil de son récit, ce héros va entrer en interaction avec d’autres personnages, imaginés également par l’auteur. Ces échanges entre les différents protagonistes, l’écrivain va lui-même les découvrir au fur et à mesure qu’il les écrit. C’est là ce que je nommerai la « création spontanée », à la différence de la « création manifestée ». Lors d’une « création spontanée », l’objet et son concept apparaissent simultanément.

 

  Ainsi, dans le cas du romancier, au moment du dialogue entre deux personnages ou de plusieurs, les idées fusent d’elles-mêmes sans qu’il ait eu besoin d’y réfléchir auparavant : création spontanée.

 

  A contrario, pour reproduire un paysage ou une nature morte, le peintre doit d’abord sortir sa palette et préparer ses couleurs, afin de pouvoir représenter le plus justement possible ce qu’il veut peindre : création manifestée. Cela peut toutefois être différent pour un peintre abstrait qui ne cherche pas à reproduire quelque chose de concret.

 

  Dans le cadre de l’écriture, il se produit parfois quelque chose d’étonnant : tous les écrivains le savent bien : au cours des interactions entre les personnages, ceux-ci semblent prendre vie et vouloir adopter une existence autonome. L’auteur découvre alors avec autant de surprise que d’émerveillement que pendant un instant, son ou ses personnages lui échappent totalement. Ce qui va le conduire automatiquement à modifier son plan de départ, car ce qu’il avait prévu ne convient tout simplement plus, au regard des profils psychologiques modifiés ou altérés de ces derniers.

 

  Il en est de même pour nous, humains de la vie réelle. Nous sommes les personnages du roman qu’est notre vie. Notre existence est programmée quelque part en cette autre dimension qui nous dépasse, quel que soit le nom qu’on lui donne.

 

 Nous sommes des âmes incarnées pour une mission bien particulière, utile à nous-mêmes et propice à l’harmonie et à l’épanouissement de l’ensemble de la communauté humaine. Notre vie a un début et une fin bien déterminés. Toutefois, entre les deux s’offrent à nous différents axes, options, voies. Même lorsque nous sommes conscients de notre mission, de notre but, et du plus court chemin pour y arriver, nous pouvons choisir de faire un détour, parfois pour suivre une idée ou une personne dont nous savons intuitivement que l’un ou l’autre ne servira en rien notre cause. Et qui pourtant, sur le long terme, paradoxalement la servira, quoi qu’il en soit, car tout a une raison, une fonction et un but, rien n’arrive par hasard. Quelquefois, des leçons sont nécessaires pour nous aider à avancer sur notre chemin d’évolution. Les épreuves sont là pour générer en nous une prise de conscience déterminante. Nous parviendrons quoi qu’il en soit au but prévu pour nous, nous aurons mis simplement plus de temps que si nous avions emprunté la voie la plus directe.

 

  L’intention créatrice immanente allant toujours dans le sens de la vie et du renouvellement de la vie, notre existence est de toute façon programmée pour la vie. Cependant, nous sommes en même temps les créateurs de notre vie à travers les choix que nous faisons à chaque étape de celle-ci.

 

  Nous sommes, en quelque sorte, co-créateurs de notre vie, et en même temps de notre monde, avec cette intelligence supérieure qui en a conçu le principe et le plan, et manifesté l’intention, à l’image de l’écrivain, co-créateurs de son roman avec ses personnages.

Et c’est ainsi que fonctionne notre monde, dans une harmonie merveilleuse dont l’agencement toutefois rempli de ces creux et de ces bosses que sont ses incohérences peut parfois nous sembler absurde et nous décontenancer.

 

  Tu peux te demander avec angoisse quel est ton rôle dans cette organisation, et ce qu’il va se passer pour toi. Et je te répondrai de rester confiant et de garder ton calme : tu te diriges de toute façon dans la direction prévue pour toi. Toutefois, ne perds jamais de vue l’idée que tu es le créateur de ta propre vie. Aussi, adapte tes choix en fonction de ce qui te rend heureux, c’est-à-dire de ce qui parle le mieux de qui tu es vraiment.

 

  Dieu est omniscient et clairvoyant. Il connaît l’origine et le but de chaque être humain, ainsi que son plan de vie. Mais c’est le libre arbitre de ce dernier qui fait son destin.

 

  Pour pousser encore plus loin la réflexion, reprenons l’exemple du romancier et de ses personnages. Imaginons que notre écrivain soit l’auteur de romans policiers, qu’il ait un état d’esprit plutôt manichéen et un grand sens de la justice. Pour simplifier notre raisonnement, nous dirons que pour son récit notre auteur va créer un « bon » et un « méchant ». En cette occurrence, bien évidemment, le bon va gagner et le méchant va perdre. Le romancier, qui a peut-être quelque vengeance à assouvir après une mauvaise expérience personnelle, pourrait se dire : « tiens, après tout, si je faisais mourir le méchant ? Il l’a bien mérité. » Et voilà qu’il rédige le plan de son roman en ce sens.

 

  Seulement, cette trame ne va peut-être pas se dérouler comme prévu, au fil des interventions de nouveaux personnages dans le récit, et des interactions que le « méchant » aura avec eux. Au fur et à mesure des conversations entre les différents protagonistes vont se dévoiler leurs profils psychologiques et apparaître les motivations qui ont poussé le « méchant » à devenir méchant. Ce dernier, confronté pour la première fois à sa propre réalité, rattrapé qu'il est par la honte et le remords, pourrait même éprouver le désir de modifier son comportement. Et pourquoi pas de s’amender.

 

  Et c’est alors que la vision que son auteur en avait au départ va changer, elle aussi. Au lieu de faire mourir son personnage, il va décider de modifier la fin de son livre en envoyant le méchant en prison pour y expier ses fautes, purger sa peine, et travailler sur lui-même dans le but d’adopter une nouvelle éthique de vie. L’auteur offrira ainsi une nouvelle chance à son personnage, en quelque sorte.

 

  Pourquoi ? Parce qu’à un moment donné, lors de l’émancipation de ce dernier, l’attention de l’auteur a été attirée par une facette de lui qui lui avait d’abord échappé, et qui par sa prise de conscience va changer la donne.

 

  Si l’on part de ce concept bien connu maintenant de la physique quantique qui dit que la pensée est créatrice, on peut imaginer que Dieu, la Source, l’Univers, le Grand Tout, l’Âme universelle, qui connait notre destin de manière innée, peut changer celui-ci en fixant son attention bienveillante sur notre vie.

 

  Partons de l’hypothèse communément admise par la plupart des croyants qu’une intelligence divine supérieure, que nous nommerons l’Univers pour le raisonnement qui suit, a créé le monde et ce qu’il renferme, à partir de ce que nous appellerons symboliquement la première « graine ». À la suite de cela, et pour reprendre un autre postulat, cité ci-dessus, chaque élément de la création, dont l’être humain, est devenu avec l’univers co-créateurs de sa propre vie et de l’ensemble de la création. Or, nous avons vu plus haut que l’univers tend toujours vers la vie. Par ailleurs et contrairement à nous, les humains, Il possède cette connaissance empirique qui lui permet de savoir ce qui va dans le sens de la vie ou non. C’est pourquoi, en tant que co-créateurs avec nous, il ne cesse de nous envoyer des clés, des indices et des signes pour nous guider vers les chemins les plus appropriés pour nous, c’est-à-dire ceux qui vont dans le sens de la vie.

 

  Or, nous ne voyons pas toujours ces signes, parfois même nous les négligeons, ou nous passons carrément outre. Et c’est alors que nous prenons des directions qui nous éloignent du but à atteindre. Alors, de nouveaux signes se manifestent pour nous rediriger dans la bonne direction.

 

  À ce moment-là, deux choix s'offrent à nous : ou nous saisissons cette nouvelle chance en tenant compte de ces signes, et nous changeons de route, ou, de nouveau, nous passons outre, et nous nous perdons encore plus. Et ainsi de suite. Au cours d’une longue période de choix inadaptés, à tout moment nous pouvons opter pour une autre voie, mais plus nous attendons pour le faire, plus c’est difficile, car au fur et à mesure de nos pas, une brume opaque faite de nos choix erronés s’installe progressivement derrière nous et s’épaissit à chaque nouveau choix inadéquat, nous empêchant de voir clairement la réalité lorsque nous décidons de faire demi-tour.

 

  Au bout d’un temps plus ou moins long, l’univers pourrait en venir alors à se lasser de fixer son attention sur nous, qui ne servons pas correctement la puissance créatrice du collectif et qui menaçons ainsi l’harmonie de l’ensemble de la création. Jusqu’à ce qu’un beau jour son attention soit de nouveau attirée vers nous, parce qu’il aura capté en nous l’embryon d’un nouveau désir, d’une nouvelle intention et donc d’un nouveau choix.

 

  La physique quantique nous dit que c’est notre regard sur deux probabilités d’état qui détermine l’issue de l’expérience. Pensée brillamment illustrée par le paradoxe de Schrödinger, démontré grâce à la fameuse expérience du chat du même nom :

 

  En 1935, le physicien Erwin Schrödinger imagine une boîte dans laquelle se trouve son chat. Dans cette boîte a été introduit également un mécanisme composé d’un atome et d’une fiole de poison. Schrödinger sait qu’au bout d’un temps donné un atome radioactif a une chance sur deux de se désintégrer et de libérer dans la boîte le poison mortel.

 

  Une fois le temps écoulé, le chat a donc une chance sur deux d’être mort empoisonné ou bien vivant. C’est seulement en ouvrant la boîte qu’on peut voir si le chat est mort ou vivant. Selon cette expérience, la physique quantique nous dit qu’avant que la boîte soit ouverte, le chat est à la fois mort et vivant. Il se trouve dans une superposition d’états quantiques. Seule l’ouverture de la boîte pourra déterminer son état. 

 

  Quand on admet l’idée avancée par la physique quantique qu’à l’image de ce qu’il se passe avec un électron, c’est le regard que l’on porte sur un événement qui détermine son issue, on peut imaginer que sur une assemblée de spectateurs attendant de connaître le sort du chat, ce sera le souhait ardent de la majorité qui l’emportera. 

 

  Cette dernière hypothèse s’est faite sur la base d’une autre expérience, bien connue de ceux qui s’intéressent à la physique quantique et appelée « expérience de la double fente » :

 

  Cette expérience consistait à projeter des particules quantiques à travers une cloison munie de deux fentes, l’idée de départ ayant été de déterminer sous quelle forme elles allaient ressortir de l’autre côté de ladite cloison. Les scientifiques savaient déjà, pour l’avoir expérimenté au préalable, que lorsque la cloison est munie d’un seul trou, les particules le traversent tout naturellement et apparaissent de l’autre côté sous leur forme initiale inchangée. En revanche, lorsque la cloison est munie de deux trous, il se produit quelque chose qui nous paraît impossible sur le plan de la physique traditionnelle : les particules passent par les deux trous en même temps. Elles le font sous la forme d’une onde d’énergie, pour arriver finalement à destination sous leur forme initiale. C’est là ce que l’on nomme bizarrerie quantique », dont la seule explication est que la seconde ouverture a d’une certaine façon contraint la particule à se déplacer sous forme d’onde, seul moyen pour elle de se rendre de l’autre côté de la cloison. Fait très étonnant, car selon toute vraisemblance un électron n’est pas doué de conscience, il n’est donc pas informé au préalable de l’existence des deux fentes. La seule explication possible à cette connaissance ne peut être que l’interaction entre la personne qui observe l’expérience et lui.

 

  Ainsi n’est-il pas inconcevable que le Divin, concepteur de la physique quantique comme de tout ce qui se meut dans l’univers, expérimente Lui-même cette réalité, n’est-ce pas ? Or, comme nous sommes supposés être cocréateurs avec Lui, on peut en conclure que notre pensée créatrice, associée à celle de nos compatriotes est en mesure de changer notre destin en fonction de l’une ou l’autre des réalités possibles qui se présentent à nous à chaque étape de notre vie, sous forme de probabilités.

 

  En d’autres termes, notre destin n’est pas inéluctable. Il est ce que nous en faisons, à la mesure de l’attention que nous portons aux événements. Si la majorité des humains se concentre sur l’idée d’une guerre mondiale comme seule solution aux maux de notre planète, la guerre aura lieu. Si au contraire la majorité de l’humanité opte pour la paix sans aucune équivoque, et se concentre sur tout ce qui y contribue, alors la guerre n’aura pas lieu. Un nouveau paradigme pourra voir le jour, qui sera composé des milliers des nouvelles intentions humaines qui œuvreront, non seulement pour la paix, mais pour l’amour universel, la justice, la fraternité, l’égalité, toutes ces composantes indispensables à une paix durable.

 

  Notre destin personnel se construit au fur et à mesure de notre avancée sur notre chemin de vie. Et le destin de notre planète ne peut être que le fruit de tous nos destins individuels réunis.

 

  D’où l’urgence et l’importance considérable à accorder à tous ces signes et indices que nous envoie l’univers, notre « coéquipier », pour nous guider en ce sens.

 

  L’issue positive ou négative de chacun de nos choix ne dépend finalement que de nous.

 

MPV

 

 



07/06/2024
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