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Authenticité

 

AUTHENTICITÉ

 

 

  Si chacun de nous possédait un miroir de l’esprit, nous pourrions le consulter régulièrement comme nous le faisons avec un miroir classique quand nous voulons vérifier que nous sommes bien coiffés, que notre visage ne présente aucune irrégularité ou que notre tenue est élégante.

 

  Grâce à notre miroir de l’esprit, nous pourrions vérifier si les pensées qui s’y reflètent sont bien les nôtres, si elles sont en adéquation avec nos sentiments et nos émotions, nos désirs et nos vœux, notre éthique et notre vision de la vie. Ou si, au contraire, elles apparaissent déformées par leur environnement.

 

  Malheureusement, de tels miroirs n’existent pas. Pour la simple raison que l’esprit n’est pas quelque chose de tangible, de visible, ni de palpable. Il n’est pas audible non plus, mis à part, bien sûr, par notre oreille interne, qui elle, est connectée en permanence à notre moi profond, encore nommé « moi supérieur » ou « âme ».

  Dans ce cas, comment faire pour savoir si nos pensées sont bien en adéquation avec notre philosophie de vie ? Et pourquoi est-ce si important de pouvoir le déterminer ?

Parce que dans la plupart des cas, nos pensées exprimées sont concrétisées ensuite en paroles ou en actes. Si ce n’est pas le cas, elles s’impriment en nous et se matérialisent de toute façon, cette fois à l’intérieur de nous, sous forme d’un mal-être ou d’une maladie. Tous ceux et celles qui s’intéressent au développement personnel connaissent bien la célèbre phrase de Jacques Salomé : « ce qui ne s’exprime pas s’imprime ».

 

Pourquoi est-il si important que nos pensées soient en adéquation avec notre philosophie de vie du point de vue de nos relations sociales ? Parce que nos interactions avec les autres s’en trouveront automatiquement impactées. Nous réagissons aux paroles et aux actions des autres en fonction de l’intention qu’ils émettent à travers elles. Inversement, les autres réagissent à nos propres paroles et actions relativement à nos propres intentions. Par conséquent, il est important que nos mots, nos actes et les leurs reflètent nos véritables intentions respectives. Dans le cas contraire, la relation en sera automatiquement faussée.

 

  Prenons un exemple : pour convaincre un employeur qu’il est la bonne personne pour le poste qu’il convoite, un homme introverti et très complexé, mais très habile à masquer la réalité de son état psychologique, va dresser de lui-même un portrait attrayant correspondant trait pour trait au profil recherché.

 

  L’employeur de son côté est un peu las de chercher la perle rare. Il s’y consacre depuis un bon bout de temps déjà, sans succès. Il faut dire qu’il est particulièrement exigeant. En effet, sa perle rare est un homme plutôt avenant et séduisant, viril, très équilibré, autonome et entreprenant, ingénieux et perspicace, sûr de lui et dynamique.  Autant dire un être parfait. Se rendant compte qu’il a mis la barre un peu trop haut, notre employeur, sur le conseil de son collaborateur le plus proche, va consentir à revoir un peu ses exigences à la baisse. Il va même se passer des conseils du psychologue qui l’accompagnait jusqu’alors dans ses entretiens.

 

  Ceci fait que, consciemment ou inconsciemment, lorsque le postulant va malgré tout dresser de lui le portrait qu’il attendait au départ, l’employeur va être pour le moins surpris et se montrer immédiatement très satisfait. Toutefois, ce que ce dernier ignore, c’est que, briefé par un ami à lui, lequel travaille déjà dans la boîte et semble connaître par cœur les exigences de son patron, le postulant a travaillé son entretien dans les moindres détails pour correspondre en tous points au profil recherché. Bien entendu, l’employeur ignore aussi les liens d’amitié qui unissent ce postulant à l’un de ses employés. Subjugué par les similitudes flagrantes entre ce qu’il recherche et ce que propose le postulant, il va engager ce dernier sur-le-champ.

 

  Quelque temps plus tard, l’employeur va s’apercevoir que si le physique avenant du postulant et l’image élégante qu’il renvoie coïncident en tous points avec ses attentes, son profil psychologique, en revanche, se révèle totalement insatisfaisant. En effet, il recherchait quelqu’un d’autonome et d’entreprenant, et il se retrouve à devoir préciser chaque point de détail à quelqu’un de dépendant et de timoré qui n’a aucune confiance en lui. Il souhaitait recruter quelqu’un de dynamique et d’entreprenant, et au lieu de cela il doit se contenter d’une personne qui accomplit sa tâche le plus consciencieusement du monde, certes, mais qui ne prend jamais aucune initiative.

 

  Ce qu’il va se passer ensuite est parfaitement logique et prévisible : l’employeur regrette amèrement son choix. Il en veut à l’employé qui lui a menti sur son véritable profil psychologique, et il s’en veut surtout à lui-même de ne pas avoir fait preuve de plus de perspicacité lors de l’entretien d’embauche.

 

  L’employé, quant à lui, est très mal à l’aise dans son travail. Bien qu’il fasse tout son possible pour répondre aux attentes de son patron, et se montrer efficace dans son travail, il sent bien que ce dernier n’est jamais satisfait de lui. Aussi, lui qui n’avait déjà que très peu de confiance en lui à la base, en a encore moins à présent, et se dévalorise encore plus. Par ailleurs, il ne cesse de se culpabiliser pour avoir livré de lui-même une image fausse.

 

  Quant à l’employeur, même s’il montre ostensiblement son mécontentement vis-à-vis de l’employé, qu’il considère à présent comme un imposteur, il ne le lui signifie pas expressément. Car en réalité, il n’a rien à lui reprocher, sinon qu’il ne renvoie pas l’image de lui que le postulant avait donnée durant l’entretien.

 

  Dans ces circonstances, la relation employeur-employé ne peut que s’en ressentir, naturellement. Elle ne peut pas être saine et satisfaisante, ni pour l’un ni pour l’autre. Elle ne fera que se détériorer par la suite, accentuant le mal-être de l’un d’un côté et la colère rentrée de l’autre.

 

  Évidemment, il arrivera ce qui devait arriver : l’employé va démissionner quelques mois plus tard, au grand soulagement de l’employeur qui se promet de se montrer plus vigilant lors des futurs entretiens d’embauche. Il a déjà prévu d’être moins exigeant, en laissant un peu plus de marge de manœuvre au futur employé. Ne pas courir après la perfection lui évitera les prochaines fois des déconvenues telle celle qu’il vient de vivre.

 

  Quant à l’employé, il se promet de patienter le temps nécessaire, jusqu’à ce qu’il trouve le bon emploi pour lui. Il décide fermement que désormais il se montrera sous son vrai jour lors de ses futurs entretiens. 

 

  Cette mésaventure aurait certes pu être évitée si l’un et l’autre des personnages de cet exemple avaient pu consulter leur « miroir de l’esprit » avant d’agir. Cependant, le simple fait de ne pas l’avoir fait leur a été plus utile que tout. En effet, ils ont ainsi expérimenté l’idée que dans la vie il ne sert jamais à rien de tricher sur soi, qu’il est bien plus profitable et confortable pour l’équilibre de soi de rester authentique en toutes circonstances.

 

  Si le miroir de l’authenticité se rappelle à ton bon souvenir, voilà ce que l’univers essaie de te faire passer comme message : reste authentique, et la vie te mènera tout droit à ce qui te correspond le mieux.

 

  Comment pourrions-nous vérifier que nos paroles et nos actes sont ou ne sont pas en adéquation avec les pensées de notre être authentique ?

 

  Chaque jour, par exemple, nous pourrions prendre quelques minutes pour lister les actions que nous avons faites au cours de la journée, et déterminer celles qui nous semblent correspondre à notre vrai soi, et les autres. Puis, adapter nos comportements au fur et à mesure de nos conclusions.

 

  Nous pourrions être surpris de ce que nous découvririons à propos de nous-mêmes, et tout aussi étonnés de ce que nous sommes capables de faire pour aligner notre vie sur qui nous sommes et qui nous voulons réellement être.

 

  Toutefois, ne soyons pas trop sévères envers nous-mêmes si après que nous aurons pris la décision d’être authentiques il nous arrive encore de tricher de temps à autre. L’être humain n’est pas parfait, il est constamment en reconstruction de lui-même. C’est ce processus de renouvellement continu de sa personnalité la plus authentique qui représente la perfection, et non pas le résultat obtenu au jour le jour.

 

  Dans notre monde, tout est impermanent. La psychologie humaine n’échappe pas à cette règle. Il serait vain de l’ignorer et contreproductif de ne pas en tenir compte. Chacun de nous abrite une lumière, mais également des parts d’ombre. Il est donc inutile de faire comme si celles-ci n’existaient pas.

 

  L’homme est imparfait par nature. Toutefois, il peut œuvrer à ressembler le plus possible à la vision de perfection qu’il a de lui-même, tout en acceptant sereinement ses parts d’ombre.

 

  C’est alors que le « miroir de l’esprit » lui renverra enfin la réalité de ce qu’il est.

 

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26/08/2024
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