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Sagesse

 

SAGESSE

 

 

  Tant de paroles prononcées à propos de la sagesse ! Tant d’encre utilisée ! Tant de pensées exprimées de la part des plus grands sages et philosophes !

Et ceci depuis des siècles.

  Et pourtant, tout ce que l’on sait avec certitude à propos de la sagesse, finalement, tient en très peu de choses. On sait déjà qu’elle ne s’apprend ni ne se gagne au prix de gros efforts, qu’elle s’acquiert seulement avec l’âge et l’expérience, et que le sage autoproclamé n’est pas si sage qu’il le croit.

 

  Ainsi que le stipule la célèbre phrase de Socrate, non dépourvue d’une grande sagesse en l’occurrence : « je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien. » On pourrait modifier ainsi la citation : « je ne sais qu’une chose à propos de la sagesse, c’est que je suis loin d’être un sage. »

 

  Et si la sagesse n’était pas autre chose, finalement, que la reconnaissance de notre ignorance à son sujet ? De notre ignorance tout court, et de la nécessité pour nous de continuer à chercher ? De chercher encore, davantage, toujours.

  Et si le sage était depuis la nuit des temps et à jamais un chercheur de vérité ? Et si cette vérité était par essence inaccessible, puisque toujours perfectible ? Et si, dès lors, notre sagesse ne consistait qu’à arpenter sans nous lasser ce chemin de perfectionnement, dont nous ne découvrons les étapes qu’au fur et à mesure que nous avançons ?

 

  Si la sagesse est par essence insaisissable, alors nous sera-t-il vraiment possible un jour de la définir dans toute sa vérité ? Il est probable que non.

 

  Cependant, il n’est pas rare que nous qualifiions une personne de sage, lorsque sa philosophie de vie ou ses enseignements nous paraissent présenter les caractéristiques de la sagesse. La plupart du temps, qu’est-ce qui nous permet de dire qu’une personne fait preuve de sagesse ? Du fait de ses paroles uniquement ? De ses écrits ?

 

  Si c’était là notre seul outil d’évaluation, nous serions nous-mêmes aussi éloignés de la sagesse que la terre de la plus lointaine galaxie. Car l’homme qui discourt sur la sagesse n’est pas obligatoirement un sage, encore moins s’il prétend l’être. Il est considéré comme tel par ses concitoyens dès lors qu’il applique lui-même à sa vie de tous les jours les principes qu’il prône. C’est donc cela que nous nous appliquerons à vérifier avant de décider si oui ou non un homme est un véritable sage. Car l’histoire nous a bien souvent démontré qu’il faut se méfier des apparences, et ne pas accorder trop de crédit à ce que disent les hommes, avant d’avoir vérifié que leurs actes sont bien en adéquation avec leurs paroles. Et cette vérification est à faire dans tous les cas, même si la personne observée a déjà fait preuve de sagesse par le passé. En effet, nul n’est parfait, et nombre de sages ont perdu un jour le droit à ce qualificatif du fait de leurs actes répréhensibles.

 

  Une fois ce « contrôle » effectué, nous nous attachons à observer l’attitude de notre prétendu sage face aux événements du quotidien. Comment appréhende-t-il ceux-ci ? Avec calme, patience et pondération ? Possède-t-il le sens de l’observation et la faculté de discerner le vrai du faux ? Fait-il preuve d’un grand sens de la justice et d’une honnêteté sans faille ? Montre-t-il de la perspicacité ? De la compassion ? De l’empathie ? Fait-il preuve de mansuétude ? Se sert-il de ses connaissances autant que de son instinct pour juger une situation ou évaluer les motivations de quelqu’un ? Son acuité d’esprit lui permet-elle de statuer de façon juste lors d’un conflit entre deux personnes ?

 

  Pour illustrer cette notion de sagesse, telle qu’elle est ordinairement appréhendée dans l’inconscient collectif, prenons un exemple célèbre tiré de la Bible : le jugement rendu par le roi Salomon entre deux femmes vivant sous le même toit et qui viennent d’accoucher chacune d’un bébé, relaté dans 1 Rois 10 : 27 :

  Les deux femmes viennent donc d’enfanter. Hélas, l’un des deux bébés décède à la naissance. L’objet du litige entre les deux mères est que toutes deux revendiquent la maternité de l’enfant survivant. Aucun moyen de savoir qui dit la vérité et qui ment.

Afin de départager les deux femmes, le roi Salomon demande qu’on lui amène son épée. Puis il ordonne que l’on coupe l’enfant en deux, ainsi chacune des deux mères en aura une moitié.

  Aussitôt, l’une des deux femmes réagit spontanément avec effroi et, en pleurant, supplie le roi d’épargner son enfant. Pour que le bébé ait la vie sauve, elle accepte de renoncer à lui, et de laisser l’autre femme le lui prendre et l’élever à sa place. Cette dernière s’adresse à elle en criant : « il ne sera ni à toi ni à moi », puis elle demande que l’on coupe le bébé en deux.

  Le roi Salomon sait à présent laquelle des deux mères dit la vérité : c’est celle qui a agi spontanément et par amour en se sacrifiant pour préserver la vie de son enfant. Il ordonne alors immédiatement qu’on lui rende son bébé.

 

  Cet exemple de grande sagesse fit, entre autres choses, la renommée du roi Salomon pour des générations et des générations. Aujourd’hui encore l’on se réfère à la « sagesse de Salomon », pour désigner une personne qui en fait preuve d’une semblable, surtout quand il s’agit de gérer une affaire particulièrement complexe.

 

  Mais la leçon ne s’arrête pas là, ou plus exactement, ne commence pas là. En effet, en constatant avec quelle faculté de discernement leur roi avait mené cette affaire, le peuple en conclut que Salomon possédait en lui la sagesse de Dieu. Tout porte à croire, en effet, que cela était vrai, d’autant qu’un passage précédent de la Bible stipule que le roi lui-même en avait fait la demande avant de procéder au jugement : « Salomon demanda à Dieu de lui donner la sagesse nécessaire pour discerner le bien du mal dans sa prochaine affaire. Et c’est ce que Dieu fit ».

  Malheureusement, le roi Salomon n’a pas fait preuve de sagesse durant toute sa vie, mais ceci est une autre histoire…

 

  Et si la sagesse nous venait d’une autre source que celle que nous imaginons ? Une source surnaturelle et transcendante ? Et si c’était notre âme connectée à celle du Divin qui nous dictait nos choix les plus sages ? Si cette sagesse si difficile à définir sur un plan purement humain l’était justement parce qu’elle est beaucoup plus qu’humaine ? Si elle consistait à lâcher prise sur nos certitudes terrestres limitées, pour laisser entrer la connaissance intuitive ? Si un comportement sage consistait réellement à s’adresser au Divin chaque fois que nécessaire, particulièrement dans les situations compliquées de nos vies ?

 

  Avons-nous toujours ce réflexe ? Reconnaissons que la réponse est non, le plus souvent, n’est-ce pas ? Et pourtant, il semblerait qu’en ceci nous rations de merveilleuses occasions de régler de graves problèmes beaucoup plus aisément.

Il vaut peut-être la peine d’essayer la solution de placer sa confiance dans la sagesse de Dieu pour acquérir la nôtre, n’est-ce pas ?

 

  Si la fleur de lotus vient te parler de sagesse, c’est peut-être pour te rappeler que tu n’es pas seul, que tu ne l’as jamais été ni ne le seras jamais. Qu’à tout moment tu peux compter sur l’aide du Très-Haut pour t’aider à gérer toutes tes difficultés, lesquelles te donnent parfois tant de souci que tu ne sais pas par quel bout les prendre.

 

  En certaines circonstances de notre vie, il arrive que nous nous sentions complètement désemparés. Nous manquons de sagesse et de discernement pour régler ce problème épineux ou pour prendre cette décision qui nous perturbe tellement que nous n’en dormons plus la nuit. Que faire ? Où aller ? Quelle décision prendre ? Pour quel choix opter ? À qui faire confiance ? Et nous réfléchissons à la question, et nous réfléchissons, et nous réfléchissons… et plus nous réfléchissons, moins nous trouvons la réponse.

  Alors qu’il suffirait de demander à Dieu, à l’univers, à notre âme, notre moi supérieur, de nous guider, de nous aider à trouver la solution.

 

  Si tu fais cela, et si tu le fais sans douter, avec la certitude d’obtenir une réponse, c’est ce qui se produira, n’en doute pas. N’en doute à aucun moment.

  Et puis, qui sait, peut-être un jour dira-t-on de toi, que tu es une personne sage, à force de voir combien tu agis avec calme, justice, équité. L’on se demandera peut-être même d’où peut bien provenir une si grande sagesse.

 

MPV

 

 

 

 



03/09/2024
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