FLORAISON

  En ce monde en proie aux énergies sombres les plus voraces, il peut t’arriver de te sentir désorienté, étourdi, impuissant, toi qui tentes pourtant, à chaque instant, parfois désespérément, de rester lumière dans l’obscurité. À certains moments, il peut te paraître extrêmement difficile de garder ton sang-froid et ta neutralité bienveillante, notamment lorsque tu es témoin ou que tu prends connaissance de certaines situations révoltantes. En effet, comment ne pas se rebeller lorsque l’on voit souffrir toutes ces innocentes victimes de la barbarie humaine ?

  Quels que soient les circonstances, le temps ou le lieu, rien ne peut justifier ni ne justifiera jamais la souffrance d’un être, quel qu’il soit, et il est tout à fait normal et légitime de s’indigner lorsque l’on en est le témoin impuissant. C’est l’indifférence devant ces faits qui ne serait pas normale. Comment, par exemple, pourrait-on regarder d’un air détaché un être humain en train d’être torturé sous ses yeux ? C’est impossible, n’est-ce pas ? Si toutefois l’on est soi-même un être humain véritable, véritablement doté d’un véritable cœur. Ainsi, ne peut-on rester insensible devant l’action injuste d’un peuple occupé à en exterminer un autre avec acharnement, sous n'importe quel motif, de toute façon illégitime, quand il n’hésite pas pour cela à s’en prendre à des personnes parfaitement innocentes, notamment des enfants.

  Toutefois, « indignation » ne signifie pas « désir de vengeance » puis « passage à l’acte » pour ce faire. Pas plus que « prise de position pour un camp ou pour un autre », de la part des témoins non directement impliqués. Car tout être humain a les mêmes droits à la vie et au respect de son être. En cas de guerre, les victimes innocentes se trouvent des deux côtés. Aucun enfant, aucune mère, quelle que soit sa nationalité ou sa religion n’a envie de mourir avant l’heure ou de souffrir atrocement sous les coups et le feu des armes. Prendre position pour un camp ou pour un autre, c’est immanquablement favoriser la perpétuation du conflit et l’aggravation des violences.

  Si prise de position il doit y avoir de la part de ceux et celles qui sont bien éloignés de ces souffrances, celle-ci ne peut être constituée que d’amour et de prières ferventes pour la paix. Dans l’absolu, cette réaction épidermique devrait même être automatique, telle celle d’une mère confrontée à la souffrance de son enfant. En effet, quelle mère ne mettrait pas toute son âme dans ses prières lorsqu’une maladie ou un accident mortel met en péril la chair de sa chair ? Cette vérité est aussi vraie pour un enfant envers ses parents, ainsi que pour les frères et sœurs les uns envers les autres. De même pour un homme ou une femme envers son compagnon ou sa compagne qu’il chérit plus que tout. Également pour un être humain envers son animal de compagnie.

  Après ce coup de poignard en plein cœur à l’instant où nous avons pris conscience de son mal, la souffrance d’un être aimé résonne en nous avec une force intense et durable. Nous serions prêts à tout pour lui, afin de préserver sa vie ou de soulager ses douleurs.

  C’est également ainsi que nous devrions réagir devant la souffrance de n'importe quel être humain, quels que soient sa nationalité, son sexe, son lieu de vie, son appartenance politique ou religieuse. Si toutefois nous sommes conscients du fait que nous sommes tous UN. Chaque fois qu’un être est en souffrance quelque part dans le monde, si nous avons activé l’énergie de notre cœur aimant, nous le ressentons au plus profond de nous. C’est comme un mal qui se propage. Il en est ainsi comme des cellules de notre système sanguin. Lorsque l’une est altérée par la maladie, elle en contamine une autre, cette autre encore une autre, et ainsi de suite.

La contagion de la souffrance de ce monde est bien réelle. Elle est à prendre en compte sans tarder, car à ce jour de très nombreuses cellules sont déjà gravement altérées.

  Oui, mais comment faire ? Si l’on ne peut que s’indigner tout en étant dans l’impossibilité d’agir, que faire ? Et comment ?

  Que nous dit le Divin, la Source, l’Univers, et ceci depuis la nuit des temps ? Que ce monde a été créé par l’Amour, dans l’Amour et pour l’Amour. En effet, ce sentiment, capital à nos yeux, est en même temps l’énergie toute puissante qui préside à tout, de l’apparition d’un brin d’herbe, l’éclosion d’une fleur ou la naissance d’un embryon dans le ventre d’une femme jusqu’à l’expansion de l’univers.

  Il nous dit également que rien n’est plus important que l’Amour. Il nous affirme et nous rappelle en chaque élément de la création que l’Amour transcende le temps et l’espace. Il nous révèle qu’à la fin de toutes choses, ce qui reste et restera de ce monde de souffrance, c’est l’Amour. Que la seule bataille qui vaille la peine d’être menée, c’est la bataille de l’Amour. En ce combat-là, nulle douleur, nul sacrifice d’innocents. Seulement l’éclosion du cœur. L’éclosion des cœurs. La naissance merveilleuse et sacrée du cœur universel rassemblant tous les cœurs unis. En symbiose. Le grand cœur du monde reconstitué. Régénéré. Palpitant d’Amour transcendant, éclatant de lumière.

  Que te demande le Divin, la Source, l’Univers, Père/Mère, ton Soi Supérieur, ton âme ? Il/elle te demande de fleurir ton cœur. Oui, toi, qui que tu sois, où que tu sois dans ce monde, quelle que soit ta croyance, il te dit : « le plus important, c’est de fleurir ton cœur ». Ne te préoccupe pas de savoir comment. Ne te demande pas si tu fais bien en semant tes graines comme ceci ou comme cela, car si tes graines sont constituées d’amour, elles germeront. Ne te demande pas ce qu’en pensera untel ou untel, car toi seul sais quelles graines conviennent à ton propre cœur. Suis ton instinct pour planter tes graines à tel endroit ou à tel autre, car c’est le lieu approprié. De cela tu peux être certain. Rien n’arrive jamais par hasard.

  Puis, lorsque tu auras planté tes graines, n’oublie pas de les arroser régulièrement, avec fidélité, constance, espoir et enthousiasme. Ne te demande pas comment ni jusqu’où les fleurs sont susceptibles de pousser. Visualise-les déjà là devant toi. Vois-les resplendir dans la lumière. Hume leur divin parfum.

  Cette notion de « floraison du cœur » peut te paraître quelque peu utopique et abstraite, et tu ne sais pas très bien comment l’appliquer à ta vie quotidienne. Tu ne sais comment réagir lorsque tu es confronté à des situations tragiques qui te demandent, presque en te harcelant, de te positionner de manière forte et sans aucune ambiguïté.

  As-tu remarqué combien cette époque troublée qui semble toute entière gouvernée par des entités assoiffées de violence te demande en permanence de te positionner de manière, sinon violente, au moins catégorique, pour telle ou telle cause ? Les réseaux sociaux et plateaux de télévision regorgent de ces voix qui profèrent injonctions, conseils, menaces à peine voilées, ordres autoritaires, même, parfois. As-tu remarqué qu’il existe toujours une espèce de majorité bien pensante pour te dire quoi penser, quoi dire et quoi faire, sous l’égide d’une « pensée unique », laquelle change constamment ? Une « vérité universelle » à un moment donné peut devenir tout autre quelques mois, voire quelques semaines, ou même quelques jours plus tard. Alors, l'on te sommera de penser autrement. Voire à l’exact opposé de ce que l’on te demandait quelques jours plus tôt.

  Une humanité désorientée qui se comporte réellement avec une folie extrêmement contagieuse. Certes, tout en ce monde est par nature impermanent, mais il existe une logique existentielle et structurelle en cette impermanence première qui contribue à l’équilibre du monde.

  En revanche, l’impermanence choisie et délibérée ne sert que le chaos.

  Bien malin dans ces conditions qui peut démêler le vrai du faux. Imprudent est celui qui accorde trop vite crédit à ces vérités interchangeables, aussi variables que le temps et insaisissables que l’air. 

  Si tu as conscience, même vaguement, de cette instabilité choisie, presque établie et exacerbée des choses, des événements et des êtres, et de cette manipulation mentale constante et omniprésente des énergies et des êtres, il peut t’arriver de te sentir perdu, désorienté, déstabilisé, de ne plus savoir vers où tu dois aller, à qui tu peux faire confiance ni comment tu dois réagir.

  Écoute bien ceci : la seule vérité qui ne soit pas fluctuante, instable, éphémère, c’est celle de l’Amour. Tout simplement parce que l’Amour n’a pas d’opposé. Il a un opposant, la peur, mais pas de force opposée équivalente. C’est cette peur qui se matérialise à travers la haine. La haine n’est absolument pas une puissance équivalente à celle de l’Amour, elle n’est donc pas son contraire. Encore moins son ennemie. Elle n’est que l’expression désespérée de sa non-reconnaissance.

  L’Amour vit dans le cœur. Qui que nous soyons, quoi que nous fassions, nous avons un cœur. Mais nous n’avons pas tous eu la possibilité ou le désir d’activer l’énergie d’amour à l’intérieur.

Si tu es conscient de cela, tu es un homme heureux et libre. Parce que tu sais que tu n’as nulle autre chose à faire que d’activer cette énergie d’amour à l’intérieur de toi. Accroche-toi à cette branche solide. Alors tu sauras que faire et comment faire en chacune des situations de ta vie. Aie confiance en cette force divine qui te guide et qui te dit avec puissance et conviction : « fleuris ton cœur ». Plus tu fleuriras ton cœur, plus tu alimenteras la force rayonnante de cet amour universel, intemporel et tout puissant. Celui-ci peut t'aider en tout, te conseiller à propos de tout, te préserver de tout, et te faire avancer vers le meilleur de toi.

  La floraison de ton cœur embaumera tout ton corps, ton esprit, ta maison, ton chemin et ta vie. Il diffusera son parfum tout autour de toi, auprès de ta famille, de tes amis, et plus généralement sur cette immense famille humaine à laquelle tu appartiens.

  Crois-le bien : tel un élixir magique, ce parfum répandu généreusement a le pouvoir de transmuter le monde que tu connais pour t’accueillir dans celui de tes rêves.

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