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Simplicité

SIMPLICITÉ

 

 

  Contrairement à ce que l’on peut penser avant d’avoir à le faire, discourir à propos du concept de simplicité n’est pas si simple qu’on le croit. Car il y a tant à dire à son sujet ! Et en même temps si peu à décrire. En effet, la simplicité est belle de sa beauté naturelle. Elle est évidente de pureté intrinsèque que rien ne peut égaler. Elle contient toutes les vertus en son seul vocable.

 

  S’il nous fallait trouver un exemple de simplicité, il nous suffirait de nous plonger au cœur de la nature. En effet, quoi de plus simple qu’un brin d’herbe ? Et quoi de plus beau, cependant ? Son vert éclatant et la courbe élégante de sa ligne pure effilée telle une danseuse au vent de la vie, sont une merveille à nos yeux, pour peu que nous prenions le temps de l’observer. Car il n’est pas courant de contempler un brin d’herbe, reconnaissons-le. La plupart du temps, l’on s’extasiera plutôt sur la magnificence d’une rose, la splendeur d’une vague écumeuse ou sur un coucher de soleil sur la mer. Mais un brin d’herbe…

 

  Pourtant, c’est bien la beauté pure dans la simplicité du brin d’herbe qui fait qu’associés aux autres brins, l’ensemble devient un tapis vert harmonieux mettant en valeur tout le reste de la création.

 

  Prenons un magnifique lys, par exemple, et imaginons-le tout seul entouré de bitume. Certes, cette disposition ne nuira en rien à sa beauté intrinsèque, bien évidemment, mais peut-être n’attirera-t-il pas autant notre attention que s’il est entouré de verdure, notamment de milliers d’autres « simples » brins d’herbe.

 

  La nature regorge de tous ces « simples » que nous ne voyons même plus, tant ils tapissent notre quotidien. Aux yeux du Divin, la simplicité des fleurs des champs, comme de l’herbe ou du feuillage d’un peuplier, lesquels offrent gratuitement leurs bienfaits aux regards des promeneurs, a plus de valeur que la noblesse d’une rose aux pétales satinés, artificiellement cultivée par un jardinier qui en attend un prix conséquent.

 

  De nos jours, dans notre monde si compliqué, la simplicité n’est pas la qualité la plus prisée, dont on vante spontanément les mérites, bien au contraire. Comme il est dit souvent avec ironie : « pourquoi faire "simple" quand on peut faire "compliqué" ? »

La simplicité d’une personne : dans une société qui aime le faste et le décorum, elle est souvent méprisée. L’homme simple devient alors le « simplet » de service, et la cible de quolibets, frontaux ou hypocrites.

 

  La simplicité des relations : elle est inenvisageable pour le manipulateur pervers qui veut mettre et maintenir ses victimes sous sa coupe. Son arme principale et la plus efficace pour cela consiste précisément à rendre compliquées les choses simples.

  La simplicité des raisonnements : elle est l’ennemie jurée de l’homme politique qui aime le pouvoir et veut à tout prix y accéder ou le conserver. L’adage « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » n’a pas bonne presse chez l’homme de pouvoir, puisqu’au contraire, plus les paroles sont floues, embrouillées, et plus elles prêtent à confusion, mieux il parvient à « diviser pour mieux régner ».

  La simplicité spirituelle : la spiritualité, naturellement pure, devrait toujours être exempte de volonté de pouvoir et de toute puissance. Malheureusement, l’homme se l’est accaparée comme tout le reste, en instituant des religions qui ont immédiatement tout compliqué. Comment ? En instaurant une distance factice entre Dieu et les « fidèles », notamment en « fabriquant » des intermédiaires pas toujours bien intentionnés.

 

  De fait, compliquer les choses est toujours très avantageux pour celui qui veut manipuler autrui dans son propre intérêt. Aussi, en chaque opportunité ou situation qui se présente à soi, l’on devrait toujours se poser la question : est-ce là le plus simple ? Est-ce le plus court chemin ?

 

  Rester simple en toutes circonstances, et ceci même si l’on est une personne aisée et reconnue, inspire le respect et la confiance. À condition, bien sûr, que cette simplicité soit naturelle et spontanée, et non artificielle et fabriquée. Alors s’instaure automatiquement la simplicité du raisonnement, ainsi que celle des relations. Tout est fluide et agréable. Personne n’est sur la défensive. Chacun est détendu et ouvert. L’on sourit aux autres et à la vie.

 

Dans nos relations avec Dieu, la simplicité est également le maître-mot, cela semble évident.

En effet, pourquoi le Divin, à l’origine de tout ce qui vit et se meut dans l’univers, aurait-il conçu les choses simplement, avant de demander ensuite aux hommes de les compliquer ?

 

  L’homme commet souvent l’erreur d’associer l’intelligence à la complexité, comme si tout ce qui était créé par l’intelligence devait forcément être compliqué. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, la conception du corps humain, en particulier du cerveau, fut quelque chose d’éminemment simple aux yeux du Divin. Cependant, l’être humain dira : il n’y a rien de plus complexe que le réseau des neurones dans un cerveau humain, ni de plus énigmatique que le processus de procréation.

 

  Non, ce n’est ni compliqué ni énigmatique, c’est simplement intelligent. Et pourtant simple aux yeux de Dieu. Et le plus merveilleux est ceci : le Divin, en toute sa simplicité envers nous, ses créations et co-créateurs avec Lui, a voulu partager avec nous les secrets de ce fonctionnement parfaitement huilé.

 

  Dans ce cas, pourquoi nous sentons-nous obligés de nous fabriquer nous-mêmes des intermédiaires entre Dieu et nous, lesquels vont agir parfois complètement à l’opposé de ce qui est prévu pour nous ? Pourquoi compliquons-nous tout le temps ce qui est éminemment simple, en bloquant du même coup notre relation directe avec Dieu ?

 

  Nous le faisons en particulier à travers les religions, lesquelles sont pourtant censées « relier », selon la racine latine de cette appellation : « ligare ». Les religions devraient servir à relier les hommes entre eux, et surtout les hommes à Dieu. Si l’on se réfère à l’histoire et que l’on observe ce qu’il se passe aujourd’hui dans le monde avec les guerres de religion, il est clair que dans beaucoup de cas, celles-ci ont sans aucun doute failli à leur rôle à cet égard.

 

  Or, il se trouve que très peu d’entre elles respectent cette simplicité que le Divin a toujours souhaitée, proclamée et actée entre l’humain et Lui. Malheureusement, la volonté de pouvoir, née de l’orgueil, s’est installée aussi dans les églises, de sorte que la relation normale qui devrait exister entre Dieu et les hommes, au lieu d’être simple et accessible à tous, est devenue compliquée, pendant que la connaissance elle-même est délibérément voilée.

 

  Il n’est pas question d’affirmer ici que fréquenter une église est une mauvaise chose, bien au contraire. Aux yeux du croyant qui a besoin d’asseoir sa foi et de la partager avec les autres afin de se sentir plus fort, le socle d’une église peut se révéler extrêmement rassurant et bénéfique. À condition toutefois que le credo de celle-ci n’en vienne pas à créer une séparation entre Dieu et les hommes, à travers l’instauration d’une organisation compliquée, où des individus au pouvoir autoproclamé se substituent délibérément à leurs fidèles.

 

  Car fondamentalement, Dieu et les hommes n’ont nul besoin d’intermédiaire.

 

  En compliquant les choses, en fabricant des « élus » pour diriger les autres, dans le seul but d’accéder au pouvoir, l’homme, bien au contraire, l’a perdu, ce pouvoir. Ce qui est dommage, car c’était là une faculté individuelle très puissante que le divin lui avait pourtant octroyée à la naissance.

 

  L’être humain reste encore et toujours inconscient de cette réalité intrinsèque, tout en continuant à se compliquer la vie, en se plaçant de son plein gré sous la coupe d’individus aveuglés par leur propre démesure.

  D’ailleurs, nous voyons bien les limites et l’absurdité de ce système qui en vient à générer des guerres de religion insensées, alors que l’âme même de ce monde bat de la simplicité séculaire de l’amour.

 

  Il est grand temps pour nous, humains de ce siècle encore plongé dans les ténèbres de l’ignorance, alors que tout ce que nous souhaitons est de vivre en toute simplicité dans un monde d’amour et de paix, de quitter le décorum d’une société illusoire, pour entrer dans la vérité de soi. Celle-ci est d’une simplicité confondante et libératoire.

 

  Aussi, si tu te sens à l’aise et libre de penser autrement en ce lieu que tu fréquentes, qu’il s’agisse d’une église, d’un groupe social, politique ou autre, continue à le faire et vis-le intensément en y prenant du plaisir et en partageant ta foi avec les autres.

 

  En revanche, si ce n’est pas le cas, le bouquet de fleurs champêtres de la simplicité t’invite à quitter cet endroit au plus vite, afin de retrouver dans les plus brefs délais ta liberté de penser, dans le respect et la simplicité de ton être authentique.

 

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26/08/2024
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