Terre en overdose
Il ne t’aura sans doute pas échappé, toi qui me lis en cet instant, que la planète terre est en grande souffrance. Les déserts n’en finissent pas de s’étendre, les forêts de brûler, les glaciers de fondre, les fleuves et les rivières de déborder, les mers et les océans de gagner du terrain sur les terres… Tout ceci n’est pas l’expression d’une évolution normale de la terre, mais celle d’un désamour des humains qui l’habitent. Et pourtant, c’est bien d’elle qu’ils tirent leur subsistance, c’est bien sur elle qu’ils vivent et se reproduisent. C’est bien grâce à son oxygène qu’ils peuvent respirer, à ses plantations qu’ils peuvent se nourrir, à son bois et à ses minéraux qu’ils peuvent construire toutes sortes d’abris. Malgré cela, ils sont en train de détruire ce qui les fait vivre.
Ils sont occupés à se détruire eux-mêmes à petit feu. À l’image de cet homme qui sait pertinemment qu’il se suicide lentement en ingurgitant régulièrement de l’alcool ou une drogue quelconque, mais qui le fait quand même et qui persiste à le faire, même lorsque tout le monde le met en garde contre cette habitude toxique.
Pendant que les hommes regardent ailleurs tout en buvant le poison de leurs derniers jours sur terre, Gaïa se meurt doucement. Elle pleure, non seulement son inexorable déchéance, mais aussi et surtout la disparition de l’espèce humaine avec laquelle et pour laquelle elle vivait, respirait, chantait, dansait jusqu’alors. Car elle sait, elle, qu’après la disparition complète de l’humanité, elle retrouvera ses forces et renaîtra. Mais sans l’homme auquel elle était attachée et à qui elle aimait prodiguer quotidiennement ses soins. Gaïa pleure aujourd’hui l’inéluctable agonie de l’humain. Son chagrin est si grand qu’on pourrait presque voir au centre du globe terrestre ses yeux pleurer en silence.
Homme, voudras-tu enfin sécher ses larmes, et pour elle, et pour toi-même ?
