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Compassion

COMPASSION

 

 

  Faire preuve de compassion, c’est considérer l’autre dans sa globalité. De fait, ce n’est pas réserver cette compassion à certaines personne parce qu’on les trouve gentilles, aimables, sympathiques ou sincères, et en priver d’autres parce que ces dernières nous paraissent méchantes, désagréables, antipathiques ou menteuses.

 

  Cette neutralité dans l’élan compassionnel présuppose naturellement d’avoir une âme pure, remplie d’amour, parfois même une grande force d’âme et le sens du pardon, lorsque cette compassion est censée être dirigée vers quelqu’un qui nous a fait du mal.

 

  Que signifie « considérer quelqu’un dans sa globalité » ?

  C’est voir l’être humain derrière ses actes, quand bien même ceux-ci seraient particulièrement inhumains. Autant dire que peu de gens sont capables d’une telle abnégation.

 

  Pourtant, qu’il soit bon ou mauvais, sincère ou menteur, digne ou indigne de confiance, un petit enfant se cache dans le cœur de chaque être humain, et avant cela un bébé. Or, personne n’imagine un bébé désireux de faire du mal à autrui, n’est-ce pas ?

  Ce n’est pas que l’on doive excuser les actes violents d’une personne ni les cautionner, encore moins les partager ou y participer, mais même si nous les désapprouvons, il ne nous appartient pas de juger la personne qui les a commis. Ceci est une affaire entre le Divin et elle.

 

  Si l’occasion se présente, nous pouvons éventuellement intervenir pour mettre en garde la personne, pour elle-même comme pour les autres, concernant son comportement inadéquat, voire renoncer à la fréquenter si elle s’obstine dans son erreur, mais non à la juger, encore moins la condamner.

 

  Chaque fois que nous témoignons de la compassion envers quelqu’un, c’est comme si nous nous faisions le porte-parole de Dieu dans son cœur. Qui sait, après tout, si en ayant agi de la sorte par le passé nous n’avons pas contribué au sauvetage d’une âme ?

 

  Chaque acte de compassion te rapproche de Dieu.

  Chaque acte de compassion démontre que tu as compris quelle est la nature du Divin, et comment en témoigner autour de toi sans le trahir.    

  Chaque acte de compassion se suffit à lui-même comme témoignage de la bonté divine et de ta propre fidélité à Dieu lorsque cet acte est exprimé spontanément. En effet, la compassion forcée, calculée, n’est pas de la compassion.

 

  L’homme qui éprouve la véritable compassion sait cela. En revanche, il ne la manifeste pas toujours, cette compassion, et c’est dommage. Car la compassion non exprimée concrètement est vide de sens. Elle en perd sa substance.

 

  Imagine-toi rencontrer un ami sur ton chemin. Il est très déprimé, au point qu’il tient des propos alarmants. Ce n’est pas dans ses habitudes, et toi tu es bouleversé de le voir dans cet état, mais tu n’exprimes pas réellement ce que tu ressens en profondeur. Tu dois bien reconnaitre que tu te sens un peu mal à l’aise face à cette situation. Tu ne sais pas vraiment quoi dire ni quoi faire. De plus, tu as promis à ta compagne d’être à l’heure à la maison ce soir-là. Elle a préparé un dîner pour fêter l’anniversaire de votre rencontre et tu ne veux pas la décevoir. Tu regardes discrètement ta montre et tu constates que tu es déjà en retard, mais tu ne peux pas non plus planter ton ami comme ça. Tu tentes alors de minimiser sa situation, tu lui dis que ce n’est pas si grave, qu’il va s’en sortir, qu’il doit se montrer courageux… Tu le fais dans l’espoir de le faire réagir, pour qu’il quitte cet air de chien battu qui te bouleverse, et un peu aussi pour pouvoir le quitter au plus vite.

  Mais l’homme est vraiment désespéré. Rien de ce que tu peux avancer comme argument ne réussit à le consoler ni à le persuader du bienfondé de tes paroles.   Finalement, tu vas écourter votre entretien, car tu crains la réaction de ta compagne qui ne va sûrement pas apprécier ton retard, et tu vas laisser sur le chemin ton ami au bord du désespoir.

 

  La compassion envers ton ami aurait voulu que tu téléphones à ta compagne pour lui expliquer la situation. Elle aurait sûrement compris. Tu aurais peut-être loupé un dîner, mais peut-être aussi sauvé un ami.

 

  Combien de fois passons-nous à côté de telles occasions de venir en aide à quelqu’un ? Ce n’est pas que nous n’éprouvons pas de compassion envers la personne, mais nous ne la lui démontrons pas, ou très imparfaitement, pour toutes sortes de raisons qui nous sont propres et qui nous semblent légitimes sur le moment, mais que nous pouvons regretter par la suite.

 

  La prochaine fois que ton cœur se serrera pour quelqu’un, si tu peux faire quoi que ce soit pour cette personne, ne passe pas à côté de cette occasion. À ce moment-là, peut-être serait-il bien que tu aies ce réflexe de penser à la phrase prononcée par Jésus, le maître incontesté de la compassion : « toutes les fois que vous faites ces choses à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les faites. »

 

MPV

 



03/09/2024
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