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Justice

JUSTICE

 

 

  Combien d’êtres humains ont crié "justice" au cours de l’histoire ? Combien d’entre eux sont morts sans jamais l’avoir obtenue ? Combien d’autres la réclament-ils en criant ou en pleurant encore aujourd’hui ?

 

  Le monde dans lequel nous vivons nous apparaît bien souvent fondamentalement injuste. Du moins notre planète. Car après tout, qui sait si dans d’autres galaxies des civilisations ne vivent pas en paix et en parfaite harmonie sous le règne de la paix, de la compassion et de la justice ? Quand on y réfléchit, cela laisse rêveur, n’est-ce pas ?

 

  Imagine un monde où plus personne ne meurt de faim. Où nulle part de pauvres hères abandonnés à leur sort ne dépérissent dans leur coin, pendant que d’autres, parfois juste à côté d’eux, s’empiffrent allègrement sans aucun égard pour leur souffrance, quelquefois même en les toisant de leur mépris. Imagine un monde où chaque être humain est respecté dans son intégrité. De même chaque animal. Un monde dans lequel personne ne provoque délibérément des guerres, ceci dans le but, avoué ou non, de s'emparer de territoires stratégiques. Ce genre de monde où pour ce faire on considère les peuples comme de vulgaires insectes inutiles, à écraser sous son talon.

Imagine une réalité totalement différente de la nôtre, où aucun chef religieux digne de ce nom ne s’arroge le droit et la toute puissance d’imposer sa vision et de contraindre les peuples à obéir à telle ou telle injonction, ce que Dieu lui-même n’a pas fait.

Car Dieu est un dieu juste. Il est le maître de la justice. Il a toujours reconnu, reconnaît et reconnaîtra toujours aux hommes les mêmes droits inaliénables à la vie, à la liberté, à la paix et à l’amour, tout en respectant leur sacro-saint libre arbitre. Car ce sont là les principes mêmes de sa divinité.

 

  De quel droit et sous quelle autorité les hommes ont-ils changé cela ? En agissant de cette manière, ils ont brisé et continuent à briser le lien de co-création qui existe entre le Divin et eux. Car au sein d’une même matrice, deux énergies contradictoires s’annulent. Il ne peut y avoir d’harmonie dans ce cas. Paix et liberté sont donc impossibles. L’amour lui-même est spolié, il a perdu son sens et son pouvoir d’unification. Or, l’amour c’est aussi l’énergie de vie, comme la sève est l’énergie qui anime l’arbre. Si l’on aspire toute la sève d’un arbre, cet arbre meurt.

 

  La situation de notre planète s’est tellement détériorée à cause du comportement insensé de l’humain, écologiquement autant qu’humainement parlant, que chacun regarde le résultat d’un air désespéré, avec un profond sentiment d’impuissance, tout en se demandant pourtant comment faire pour y remédier, et rétablir ainsi la justice. 

Comme toute valeur noble, la solution est éminemment simple : il suffit de la rétablir d’abord en soi.

 

  C’est étrange cette manie qu’ont les humains d’envisager le problème à l’envers, de mettre la charrue avant les bœufs, de s’attaquer à un gros chantier avant d’avoir assuré le terrain au préalable.

 

  Prenons un exemple simple et d’actualité :

Le conseil municipal d’une charmante bourgade se réunit pour discuter d’un projet de réimplantation des haies sur certaines parcelles de la commune, dans une intention écologique de défense de la biodiversité, et en même temps de protection du secteur contre d’éventuels nouveaux événements climatiques. Car les derniers en date ont littéralement tout saccagé sur leur passage, à cause du déferlement des eaux de pluie, lesquelles ont provoqué le débordement du fleuve, laissant une terre désolée et des habitants éplorés.

  Certains élus sont « pour » le projet, d’autres « contre », et avancent chacun leurs arguments :

  Les « pour » affirment que le seul moyen d’éviter ce genre de catastrophe, c’est de réintroduire les haies, dont l’une des propriétés, et non des moindres, est de retenir l’eau. Par ailleurs, la présence des haies serait l’assurance du retour des insectes, pollinisateurs ou non. Ceux-ci favorisant le retour des oiseaux. Cela n’étant pas négligeable non plus, si toutefois l’on est bien conscient de l’importance pour l’environnement de respecter le cycle naturel de la nature.

  À l’opposé, les « contre », majoritaires, sont cultivateurs de métier pour la plupart, et avancent un autre argument de poids : la réintroduction des haies serait pour eux synonymes de baisse de rendement, non seulement du fait des nuisibles qui reviendraient avec elles et menaceraient du même coup leurs cultures, mais parce qu’elles constitueraient également un obstacle majeur pour leurs gros engins agricoles disposant pour l’instant de grands espaces, beaucoup plus pratiques pour se déplacer.

 

  Les arguments des uns et des autres se conçoivent aisément. Seulement, au lieu de chercher ensemble une solution équitable à leur problème, voilà que les parties opposées s’affrontent verbalement. Le ton monte. Les arguments logiques laissent place à des accusations personnelles soufflées par leurs égos respectifs. Les uns accusent les autres de ne penser qu’à eux, de n’être pas solidaires. Ceux-ci font porter aux premiers la responsabilité du réchauffement climatique et donc, des catastrophes naturelles qui y sont liées. Le débat intelligent a laissé place à l’invective stérile.

 

  Personne n’a eu l’idée de se poser la question évidente : comment cela fonctionnait-il avant que les haies n’aient été retirées ? Si les uns et les autres avaient pu constater ensemble qu’en l’occurrence tout se passait très bien à l’époque, ils auraient pu réexaminer le problème sous un autre angle, en mettant les arguments des uns dans l’un des plateaux de la balance et ceux des autres dans l’autre. Ils en seraient venus ainsi à se poser logiquement la question cruciale : entre la destruction totale des cultures et le délogement des populations d’un côté, et une perte de rendement de l’autre, quel problème est le plus important ? La réponse semble évidente pour tout le monde, n’est-ce pas ? Et pourtant…

 

  Le fait est que parmi les élus, certains sont de riches céréaliers qui vont réussir très facilement à en influencer plusieurs autres, au moyen d’arguments financiers, et pour la commune, et pour quelques particuliers.

 

  On ne sait pas lesquels des uns ou des autres auront obtenu gain de cause, et ce n’est pas le sujet. En revanche, l’on voit très bien à travers cet exemple combien l’intérêt personnel pèse lourdement dans la balance de la justice. Et ceci peut s’observer dans tous les domaines de notre société.

 

  En chaque décision collégiale que nous avons à prendre, nous devrions avoir le réflexe de nous positionner d’abord en notre être intérieur, en nous posant la question primordiale : est-ce que la décision que je m’apprête à prendre est juste ? Est-elle dépourvue de tout égoïsme, de tout intérêt personnel ?

 

  Il apparaît évident également que la justice globale d’un village, d’une ville, d’un pays, d’un continent, et du monde entier dépend de l’intégrité de chacun c’est-à-dire de la justice individuelle.

 

  La justice prend sa source avant tout dans le cœur de l’homme. Si l’être humain en lui-même n’est pas juste, il n’y a aucune raison pour que la société dans laquelle il vit le soit.

 

  Au-dessus du premier niveau de la justice intervient la politique qui permet, ou qui devrait permettre, en tout cas, une forme de cohésion sociale. En effet, le rôle des élus est de faire en sorte que la collectivité se porte le mieux possible dans un cadre juridique qui le permet. Il est d’organiser, mais aussi de confronter les avis divergents pour mieux harmoniser l’organisation de l’ensemble de la population, tout en respectant l’environnement.

 

  En troisième position, intervient la justice, lorsqu’aucun consensus n’a pu être trouvé entre deux communautés belligérantes. Les représentants de la justice que sont les magistrats ont alors pour mission de légiférer en cas de litige. Mais au-delà de tout cela, si chacun d’entre nous avait à cœur de faire d’abord régner la justice en lui-même, on n’aurait pas besoin d’en arriver jusqu’à ce stade.

 

  Si les élus du conseil municipal évoqué ci-dessus s’étaient d’abord interrogés sur leur mode de fonctionnement individuel avant de s’invectiver de la sorte, ils auraient pu examiner le problème sous un autre angle. Cette fois, ils ne l'auraient pas fait dans le but de déterminer qui a raison ou qui a tort, mais dans celui de trouver une solution consensuelle, laquelle aurait pu avantager une partie de la population sans en désavantager une autre.

 

  Il existe toujours des moyens intelligents et pacifiques de s’entendre. Encore faut-il avoir l’honnêteté et le courage de les aborder, au lieu de rester systématiquement focalisé sur son intérêt personnel. Ce qui d’ailleurs s’avère toujours contreproductif à long terme.

 

  Il apparaît dès lors que la justice est incompatible avec l’individualisme et la cupidité. À contrario, elle va de pair avec la compassion pour tous les êtres, l’honnêteté et l’esprit de partage.

 

  Si la balance de la justice apparaît à quelque moment de ta vie, c’est peut-être pour attirer ton attention sur un aspect de toi qui n’est pas aligné avec ton soi compatissant, digne et honnête, celui qui a conscience de ce qui est juste ou injuste pour toi ou pour ceux et celles avec lesquels tu interagis.

 

  Quel sujet actuel dans ta vie nécessite une prise de conscience approfondie de la pertinence de ton comportement ? Est-ce que ce que tu t’apprêtes à décider ou à faire pour toi-même ou pour quelqu’un d’autre est équitable ? Quelles conséquences tes projets pourraient-ils avoir sur le plan de l’équité ? Ne devrais-tu pas prendre le temps d’y repenser avant d’agir ?

 

MPV

 



28/08/2024
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