Karma
KARMA
Qu’est-ce que le karma ? Voici un mot relativement à la mode qui dans nos sociétés occidentales est utilisé un peu à toutes les sauces, le plus souvent pour désigner les conséquences négatives des actions néfastes qu’une personne aura pu commettre dans sa vie.
Le karma serait donc un peu considéré comme une punition fatale qu’il serait de toute façon impossible d’éviter. Ce qui n’est pas entièrement faux, d’une certaine façon.
Les adeptes du bouddhisme ou de l’hindouisme d’où provient cette notion de « karma » croient en la réincarnation et pensent que nous subissons aussi dans notre vie présente les conséquences de nos actions commises dans une ou même plusieurs vies antérieures. Ce qui influencerait notablement les événements de notre quotidien.
Personne ne sait si ces croyants ont raison ou tort, puisque personne ne peut apporter la preuve de cette réalité. L’on peut en avoir l’intuition, l’on peut en avoir été informé par quelqu’un qui nous l’a enseigné, lequel a lui-même relaté une croyance héritée. Toutefois, l'on n'en sait rien concrètement et de source sûre.
En revanche, s’il est une chose que nous savons avec certitude, c’est bien que nous existons aujourd’hui, et que nous vivons une vie dont nous sommes responsables. Et c’est d’ailleurs le fait que nous en soyons responsables et que nous nous appliquions à nous-mêmes cette responsabilité qui la rend réelle. Car se sentir responsable suppose d’être doué de conscience. Conscience d’être. Conscience de vivre. De respirer. De ressentir.
De fait, l’on ne peut être conscient d’une vie dont l’on ne peut prouver la réalité. Et sans cette conscience, la responsabilité n’est pas. Elle est un non-sens.
A contrario, nous sommes responsables de notre destinée actuelle, de nos choix, de nos décisions et de nos actions qui en constituent le déroulement.
Aussi, ne serait-il pas plus judicieux de nous attacher plutôt à nous constituer un capital solide à cet égard, plutôt que de porter notre regard vers de supposées autres vies que nous aurions pu vivre, et sur lesquelles, quoi qu’il en soit, nous n’avons aucune prise ? Nous pouvons être parties prenantes dans notre karma actuel, dans notre vie réelle, et cela est déjà très positif.
Mais qu’est-ce donc, en réalité, que ce fameux karma ? C’est tout simplement l’autre nom de cette loi naturelle millénaire qui gouverne toute action en ce monde : la loi de cause à effet. Rien ni personne n’y échappe.
Un soleil trop cuisant sur une rose déshydratée fera immanquablement faner ses pétales. La puissante force d’inertie des vagues provoque l’érosion des falaises, c’est inévitable. Un chien enragé qui en mord un autre le contaminera aussi, c’est probable. Et tout est ainsi. C’est ce que l’on appelle la loi de cause à effet.
Pourquoi en serait-il différemment des actions que nous menons ? En semant des graines de blé, le cultivateur s’attend-il à voir pousser de l’avoine ? Non, n’est-ce pas ? Parce que de tout temps, une graine de blé a toujours donné du blé et non quelque chose d’autre. Sauf, bien entendu, lorsque cette graine a été génétiquement modifiée, auquel cas elle générera du blé transgénique, qui ne sera donc pas véritablement du blé, mais une autre espèce de céréale auquel on continuera à donner le nom de blé. Sans une intervention extérieure sur les éléments de la nature, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Or, il se trouve que concernant les actions humaines, c’est exactement la même chose, bien que l’humain tente parfois en vain de contourner cette règle. Ainsi, lorsqu’on laisse la nature se réguler elle-même, elle le fait très bien. Lorsqu’on laisse vivre des arbres, on sait que ceux-ci vont jouer un rôle prépondérant sur leur environnement et sur le nôtre. Nous savons combien leur présence nous est précieuse. Pour l’oxygène qu’ils dégagent, pour leur rôle de capteur des particules toxiques et de purificateur d’air, pour la source de nutriments qu’ils offrent et l’abri qu’ils représentent pour d’autres espèces, favorisant ainsi la précieuse biodiversité, pour leur rôle de régulateur thermique, d’absorbeur d’eau, diminuant ainsi le risque de ruissellement et d’érosion…
Par conséquent, lorsque nous les laissons vivre près de chez nous, nous sommes presque assurés de bénéficier d’une réserve d’oxygène non négligeable et de ne jamais suffoquer sous des températures insupportables. Quant aux animaux, ils disposent ainsi d’une réserve naturelle de nourriture, et en ce qui concerne les oiseaux migrateurs, les arbres représentent notamment un point de halte très appréciable.
Il est alors facile d’imaginer ce qu’il se passe lorsque l’on se met à déboiser à outrance. Plus de capteur de CO2 dont notre atmosphère est très lourdement chargée à cause de la pollution industrielle, ce qui contribue à l’effet de serre. Moins d’oxygène. Plus aucune source de nutriments pour certaines espèces particulières de végétaux et d’animaux qui en ont besoin pour survivre. Plus de régulateur thermique naturel. Les conséquences pour l’homme et pour l’environnement sont prévisibles, notamment l’une des plus graves et des plus spectaculaires : les glissements de terrain et les coulées de boue dérivant directement, non seulement de l’augmentation des pluies, mais du déboisement démesuré. Les deux allant d’ailleurs de pair.
Cependant, l’homme dit « climato sceptique » qui n’est pas suffisamment avisé et reste dans le déni de cette réalité écologique bien actuelle, en est encore à se demander naïvement pourquoi surviennent toutes ces catastrophes, lesquelles étaient pourtant éminemment prévisibles au vu de ce que notre humanité fait subir à notre planète.
Mêmes causes, mêmes effets.
Il en est de même pour notre vie individuelle. Chaque parole, chaque acte de respect ou de bienveillance envers quelqu’un produira un effet positif sur cette personne, lequel se manifestera extérieurement, mais pas obligatoirement lorsque cette dernière préfère garder ses impressions pour elle. Quoi qu’il en soit, le retentissement induit sera de toute façon positif. Effet de cause à effet.
La règle sera identique pour chaque parole et chaque acte d’irrespect ou de malveillance. La différence, c’est que l’effet ressenti de la part de la victime sera cette fois-ci négatif et, tout comme pour l’exemple contraire ci-dessus, que celui-ci soit exprimé ou non.
Ne pensons pas que, dans un cas comme dans l’autre, seule la personne qui reçoit la parole ou le geste positif ou négatif en sera impactée. Car lorsqu’un individu ressent quelque chose qu’on lui envoie, soit de positif, soit de négatif, même lorsqu’il n’expose pas ce qu’il éprouve, son ressenti s’exprime quoi qu’il en soit de manière subtile, sous forme d’onde, en quelque sorte, que perçoit aussi l’expéditeur. Autrement dit, l’expéditeur reçoit en retour les ondes positives ou négatives émise par le récepteur, de manière inconsciente. Mais comme ces ondes sont inconscientes, elles sont stockées dans sa mémoire. Pendant ce temps, le destinataire, qui lui les reçoit de façon consciente, exprime verbalement son ressenti, ou en tout cas le manifeste, par la joie, le sourire, le rire, ou la tristesse et les larmes, la colère, l’énervement.
S’agissant des ondes positives émises en retour par un récepteur, un expéditeur bienveillant les reçoit directement et consciemment. Il en est immédiatement heureux, et il manifeste les siennes à son tour, spontanément le plus souvent.
S’agissant des ondes négatives qui lui reviennent, un expéditeur malveillant les nie, au contraire, et plus ces ondes sont nombreuses et importantes – car bien souvent il accumule les mauvaises actions –, plus son cerveau a besoin de mémoire pour les stocker. Que se passe-t-il lorsque cette mémoire est pleine ? La puissance des nouvelles ondes stockées exerce une forte pression sur le mur d’enceinte de sa mémoire, qui n’est autre que le mur du déni qui le protège de la folie. De sorte que celui-ci finit par exploser. Aussitôt, toute la puissante énergie des ondes négatives accumulées pendant des mois ou des années jaillit comme un geyser dans sa conscience, inondant son cerveau du fiel de la folie.
C’est un fait, il n’est jamais bon de flirter trop longtemps avec les ondes négatives. Les individus malveillants l’apprennent un jour ou l’autre à leurs dépens.
Ainsi, les ondes positives ou négatives que l’on envoie aux autres ont obligatoirement un effet, quoi qu’il arrive. C’est ce que l’on appelle la loi de cause à effet.
Alors, bien sûr, il est toujours possible pour un homme de se racheter de ses erreurs et de demander pardon aux personnes qu’il aura blessées délibérément. Toutefois, il devra toujours en passer auparavant par l’inéluctable effet boomerang de ses actes. Au moins en ressentant lui-même dans sa chair la douleur qu’il leur a fait subir.
La conclusion s’impose d’elle-même, n’est-ce pas ?
S’il est vrai qu’il existe un karma, n’en soyons plus le jouet, mais bien partie prenante, en conscientisant le fait que tout ce que l’on fait au cours de notre vie, que ce soit du positif ou du négatif, a des conséquences inéluctables.
MPV