La parole ou le silence
Il est mille et une raisons de retenir les mots, toutes provenant de la même source : la peur. Peur de blesser, d’être blessé en retour, peur de s’affirmer, peur d’être rejeté, trahi, humilié, incompris…
Qu’il s’agisse de mots d’amour que l’on retient par crainte d’être incompris, rejeté ou trahi, ou de mots d’interrogation, d’explication, de pardon, de demande de pardon, de remerciement, de reconnaissance, de réconfort, les mots que tu retiens finissent par te consumer peu à peu, comme un feu aux flammes d’abord puissantes qui se transforment ensuite en braises lorsque tu cesses de l’alimenter. Alors le calme revient, il est vrai, mais il ne s’agit pas de cet équilibre qui s’installe lorsque tu es en paix avec toi-même. Ce calme-là ressemble plutôt à la désolation d’un paysage désertique où plus rien ne pousse.
Quels que soient les mots que tu ressens la nécessité de dire et que pourtant tu as tus jusqu’à aujourd’hui, ils se transformeront en ailes d’anges si tu les formules avec une intention aimante et positive. Ils te libèreront de ce feu qui te consume. En s’envolant hors de toi comme des colombes de paix, ils laisseront en ton cœur un grand vide, oui, mais cette fois, un vide paisible et libérateur rempli de sérénité.
Il n’est jamais trop tard pour libérer les mots, si tu décides d’être plus fort que ta peur. Mais si tu hésites encore à les dire, au moins, écris-les. Le mot que tu écris sera le ballon de sérénité qui te permettra de t'élever.
