La politesse des rois
Chaque abeille sait, d’instinct, quel est son rôle et quelle doit être son implication dans l’organisation de l’essaim ou de la ruche pour la bonne marche de l’ensemble et donc pour sa propre survie. Personne n’a besoin de le lui apprendre, car l’abeille ressent son interdépendance avec ses semblables et son importance dans l’agencement de leur « usine » de fabrication du miel. Toutes les abeilles ouvrières ont un rôle particulier à jouer. Certaines nettoient les alvéoles, d’autres en construisent de nouvelles au moyen de la cire. D’autres encore les réparent. Il y a celles qui fabriquent le nectar qui deviendra du miel, puis il y a les ventileuses chargées d’aérer les alvéoles et de maintenir en elles une température idéale. Il y a aussi celles qui nourrissent les larves. Puis il y a les gardiennes de la ruche qui préviennent tout danger. Et enfin, comment compter sans ces courageuses abeilles qui récoltent le pollen et le nectar en des va-et-vient incessants parmi les fleurs ? Il est intéressant de noter que toutes les abeilles vont exercer ces différents métiers à tour de rôle au cours de leur vie. Notons également que toutes ces courageuses ouvrières font naturellement allégeance à la reine, sur laquelle repose entièrement la reproduction, puisque seule cette dernière est pondeuse.
Toute cette organisation est parfaitement orchestrée, sans qu’aucune abeille ne remette en question son rôle à un moment ou à un autre et ne décide de s’en émanciper, au risque de mettre la ruche en danger. Car elles savent d’instinct qu’elles sont interdépendantes, que c’est de leur participation solidaire, de leur union et de leur harmonie que dépend leur survie.
Les abeilles possèdent naturellement la politesse des rois.
Lorsque les hommes prendront exemple sur les abeilles, l’humanité tout entière s’en portera beaucoup mieux. Mais pour cela, il faudrait que chacun ait l’humilité de se mettre à la place de l’autre pendant quelque temps, et pour toujours au service d’une cause plus grande que la sienne.