La sagesse du colibri
Certains êtres ont si peur du bonheur que lorsque celui-ci arrive vers eux, ils se fabriquent eux-mêmes des obstacles, des barrières, des frontières, pour l’empêcher d’aller plus loin. Il ne faut surtout pas que ce bonheur arrive jusqu’à leur cœur ! Ils risqueraient d’être déstabilisés, de perdre pied, de mettre en danger leur liberté, de ne plus être ancrés, d’être fragilisés, de ne plus pouvoir rien maîtriser !
Les gens qui ont le plus peur du bonheur sont ceux qui ont le plus souffert. Ils craignent d’avoir mal de nouveau si ce bonheur venait à repartir comme il est miraculeusement apparu. Ces personnes ont appris à gérer la souffrance, les blessures d’abandon, de rejet, d’indifférence, d’humiliation, de trahison… Face à cela, ils savent comment agir, comment rester forts, comment garder le contrôle, la face, la tête haute, comment donner le change. Mais face au bonheur, ils se sentent démunis, faibles, impuissants, malhabiles, car ils ne connaissent pas ce concept. Et surtout, ils craignent de souffrir de nouveau si ce bonheur providentiel devait disparaître. Ils ont la hantise de jeter par terre toute la belle assurance qu’ils ont réussi à construire au fil du temps, puis de devoir tout reprendre à zéro.
Pourtant, le bonheur n’est pas quelque chose de compliqué. Le bonheur n’est pas un danger. Il n’est pas une chausse-trappe, un piège à loups, un leurre… Il n’est pas un ennemi, visible ou invisible, il n’est pas un faux-ami, un mirage…Il n’est pas une chose qui apparaît et disparaît au gré des éléments ou des événements de la vie.
Tout simplement parce qu’il ne se trouve pas à l’extérieur de soi, mais à l’intérieur.
Chaque fois que tu expérimentes une sensation de bonheur, c’est à l’intérieur de toi-même qu’il se manifeste, c’est toi qui l’as appelé et c’est toi qui l’as créé. Personne n’a le pouvoir de créer ton bonheur ou de le faire disparaître, hormis toi-même. Lorsque le colibri aspire le pollen de l’hibiscus, la fleur est-elle en quoi que ce soit à l’origine des sensations de bien-être éprouvées par l’oiseau ? Non, n’est-ce pas ? C’est l’acte de succion qui en est à l’origine, la fleur en elle-même n’y est pour rien.
Il en est de même pour tout ce qui te rend heureux dans la vie. Accueille simplement ces moments, comme le colibri accueille la semence de la fleur, détendu et serein. L’hibiscus n’a pas le pouvoir de créer le bonheur du colibri, tout comme il n’a pas celui de le lui reprendre. De même, les personnes que tu vas rencontrer au cours de ta vie vont peut-être jouer un rôle dans ce sentiment de bonheur, parfois d’extase qui te soulève, mais elles n’en seront ni les auteurs ni les dépositaires.
Tu es le seul magicien de ta vie, le seul créateur et le seul gardien de ton bonheur.