un-jour-avant-le-jour

un-jour-avant-le-jour

Le toit

 

LE TOIT

 

 

   Qu’est-ce que le toit d’une maison, et à quoi sert-il ? Est-ce un élément indispensable ?

   Si une maison ne servait qu’à délimiter un espace individuel ou familial, les murs suffiraient. Mais il est aussi nécessaire de préserver notre lieu de vie privée des diverses conditions météorologiques et des nuisances extérieures, n’est-ce pas ? Et c’est le rôle du toit d’assurer cette protection.

 

   Les fondations de notre maison nous rattachent au sol et, sur un plan symbolique, correspondent au chakra racine, celui dont l’équilibre nous garantit un bon ancrage dans la matière. À l’extrême opposé, le toit, quant à lui, nous relie au ciel, cette vaste étendue illimitée dont nous ne connaissons qu’une infime partie. Et encore, de cette infime partie, nous ne percevons que la face visible, à travers nos cinq sens, lesquels nous permettent seulement d’appréhender notre monde en trois dimensions. Seul notre sixième sens pourrait éventuellement nous aider à comprendre seulement une toute petite partie de ce vaste univers aux ramifications si complexes,

 

   Car je pense, en effet, qu’il existe, en parallèle de notre monde de matière, une autre dimension, immatérielle, impalpable, éthérée, qui ressemble sans doute à cette réalité décrite après une expérience de mort imminente, si difficile à dépeindre en mots humains, de l’avis de toutes les personnes concernées. Nous ne pouvons approcher cette dimension hors du temps et de l’espace lorsque nous sommes profondément et uniquement ancrés dans notre corps physique, sans jamais veiller en parallèle à préserver et à entretenir un certain lien spirituel avec l’au-delà du tangible et du palpable, cet univers encore très mystérieux pour nous que nous nommons « au-delà ».

   En d’autres termes, nous ne pouvons percevoir les réalités invisibles à nos yeux humains que lorsque nous accordons une place à la spiritualité. Ceci semble logique. De même qu’un enfant ne pourra jamais apprendre à pédaler s’il n’enfourche d’abord un vélo, et ne s’habitue ensuite à rester en équilibre dessus, de même un homme ne peut apprendre à jouer avec les énergies subtiles s’il ne s’intéresse pas du tout à la spiritualité.

   Pour une personne qui croît aux signes que nous envoie l’univers, un arc-en-ciel a une grande signification symbolique, surtout s’il apparaît à un moment crucial de son existence. Pour un être farouchement cartésien qui ne s’intéresse pas du tout à la spiritualité et ne veut même pas envisager la possibilité d’une réalité « extra-terrestre », cet arc-en-ciel ne sera rien d’autre qu’un effet des rayons du soleil passant à travers les gouttes d’eau, permettant ainsi à la lumière blanche de se décomposer en sept couleurs. Ce qui est exact, nul ne le conteste, mais le fait est qu’au-delà de l’effet purement « physique » de la manifestation météorologique dans sa globalité, il demeure une merveilleuse réalité que l’on ne peut expliquer, et qui fait partie des réalités premières de la vie : le blanc est la somme de toutes les couleurs confondues.

 

   Naturellement, celui ou celle qui s’intéresse de près à la spiritualité ne va pas être capable du jour au lendemain d’expliquer tous les mystères de l’univers, mais il va apprendre à se servir des énergies subtiles et à faire parler les signes et les symboles, pour une meilleure compréhension du monde dans lequel il vit et dont il fait partie intégrante, en vue de la meilleure évolution pour lui-même et pour le collectif.

 

   Je pense que la recherche de spiritualité pour un être humain s’inscrit pleinement dans ce processus d’individuation décrit par Jung, qui permet à un individu de se définir, de se constituer et d’évoluer pour lui-même, et par conséquent pour l’ensemble de la communauté humaine à la laquelle il est relié. À ne pas confondre avec l’individualisme, qui vise à chercher et à asseoir ses prérogatives et à viser son propre bien-être, même au détriment d’autrui. C’est pourtant de cette manière, malheureusement, qu’est considéré et jugé le désir humain de rechercher son propre bien-être et de trouver le meilleur chemin pour sa satisfaction personnelle. On dit alors de cette personne qu’elle est individualiste, égoïste, qu’elle est centrée sur elle-même, dénuée d’empathie, qu’elle ne s’intéresse pas aux autres, etc. Si d’aventure elle s’écarte un tant soit peu de l’opinion générale pour dire et faire autre chose que ce que fait la majorité, alors là elle s’attire les foudres de ses contemporains. Elle devient aussitôt à leurs yeux un individu asocial, antisocial, marginal… Et pourtant… toutes les grandes avancées humaines, scientifiques et technologiques n’ont-elles pas vu le jour grâce à l’opinion dissidente de quelques-uns ?

 

   Une société qui cherche à imposer des diktats pour mieux asseoir l’autorité, le pouvoir et la richesse de quelques privilégiés utilisera toujours cet argument culpabilisant de l’égoïsme, pour ramener les esprits « rebelles » dans le « droit chemin », alors que ce processus d’individuation, qui n’a rien à voir avec l’individualisme, est peut-être la chose la plus importante à vivre dans la vie d’un homme.

 

   Qu’est-ce donc que ce processus d’individuation, que d’autres pourraient nommer « chemin personnel » ou encore « chemin de vie » ? C’est faire un vrai travail d’introspection, d’abord pour nous définir nous-mêmes au sein de la société, ensuite pour découvrir la raison de notre existence en ce monde, d’où nous venons, où nous allons, et comment évoluer vers le meilleur de nous-mêmes dans le respect de soi et des autres.

 

   Pour découvrir la raison de notre existence, il est d’abord nécessaire de définir qui nous sommes, ce qui est sans doute la chose la plus difficile à faire, surtout à notre époque hautement technologique où la psyché humaine s’est vue peu à peu négligée en faveur de la robotisation à outrance. L’uniformatisation des idées, des connaissances, et même des traditions – la mondialisation ayant effacé un peu partout ces coutumes ancestrales qui faisaient pourtant la particularité des peuples – a tué dans l’œuf toute velléité de personnalisation, d’autonomie, d’affirmation de soi à travers la création. Et par conséquent de liberté individuelle. Aujourd’hui, le « particularisme » résonne comme un gros mot, il passe même pour être dangereux. C’est parfois le cas, lorsque les idées que l’on défend ne sont pas respectueuses d’autrui, mais la plupart du temps, il ne s’agit là que d’un réflexe légitime de protection de ce qui fait, justement, notre particularité, notre différence, et qui nous permet de nous définir par rapport aux autres.

 

   Nous sommes tous UN, c’est un fait, et certains surfent d’ailleurs allègrement sur ce concept philosophique à la mode à des fins mercantiles, alors que celui-ci, à la base, est éminemment spirituel. Nous sommes UN en ce que nous sommes reliés les uns aux autres et interdépendants. Mais nous sommes également uniques. Aucun être sur terre n’a exactement les mêmes particularités qu’un autre. D’ailleurs, notre empreinte ADN, elle-même unique, le prouve. C’est donc bien que cette unicité de notre être est importante et doit être respectée. En réalité, chacun de nous est unique en son genre, chacun a ses particularités et ses différences, et c’est la somme de celles-ci qui fait de nous tous, ensemble, cette merveilleuse diversité de l’humanité. Ne pas reconnaître cet état de fait et agir à l’encontre de cette vérité universelle, c’est s’exposer à de nombreux problèmes, individuels et collectifs.

 

   En revanche, respecter les particularités et différences, ainsi que le libre-arbitre de chacun favorise l’élévation de soi, et donc de sa communauté, puis de l’humanité tout entière. Or, cette élévation de soi ne s’acquiert pas de façon innée, à la naissance. C’est un processus, ce fameux processus d’individuation qui va nous permettre, non seulement d’évoluer positivement pour nous-mêmes et pour notre propre bien-être, mais aussi pour celui des autres. Je pense que c’est là le secret d’une vie pleinement épanouie et sereine. Le fait même d’être conscient de ce processus et d’en être partie prenante est déjà source de bien-être. Comme l’a si bien formulé Philippe Pollet-Villard : « Dans un voyage ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout. » Et notre chemin de vie est certainement le plus enthousiasmant, le plus captivant, le plus inspirant qui soit, dès lors, toutefois, que nous l’abordons munis de certaines clés indispensables. Car ce chemin peut parfois être douloureux, semé d’embûches et d’obstacles insurmontables, et si nous ne sommes pas munis des bonnes clés, fatalement, à un moment ou à un autre, nous nous retrouverons devant un mur infranchissable.

 

   Or, ces fameuses clés, c’est justement l’univers, par conséquent notre âme qui y est reliée, donc nous-mêmes, qui allons nous les apporter. Mais pour cela, il est nécessaire que nous ayons émis auparavant l’intention de les accueillir lorsqu’elles se présenteront. Comment ?

 

   La première nécessité est bien évidemment d’accepter l’idée qu’il puisse exister une autre réalité, parallèle à la nôtre, hors de l’espace et du temps et détachée des contingences terrestres, une sorte de grand réservoir universel de pensées transcendantes, que l’on peut nommer aussi Conscience Divine ou Intelligence Supérieure.

 

   Deuxièmement, admettre cette autre idée, qui peut d’ailleurs paraître frustrante aux yeux de certains, que cet au-delà ne se manifeste pas à nous afin de nous permettre d’effectuer des sortes de sauts quantiques vers un monde parfait, mais pour nous aider à traverser notre vie terrestre le moins douloureusement possible, jusqu’à notre mort, laquelle représente réellement, quant à elle, ce saut quantique vers l’autre réalité. Certains pourraient dire : « mais dans ce cas, si nous ne pouvons espérer aucun avantage dans cette vie du fait de connaître l’autre monde, et si ne nous pouvons y accéder, même momentanément, à quoi cela sert-il de s’y intéresser ? »

 

   L’univers est bien fait. Je pense que si nous avions la capacité d’accéder réellement et pleinement à ce monde parfait que quelques privilégiés ont parfois la chance d’effleurer du bout de l’âme, au travers d’une expérience de mort approchée ou d’un voyage astral,  nous ne voudrions plus revenir en arrière et retrouver notre réalité terrestre aux possibilités si imparfaites et limitées. Mais l’univers nous offre tout de même l’occasion d’y goûter de temps à autre, au travers de tous ces signes et synchronicités divines qu’il met sur notre route, lesquelles entretiennent notre espoir et dynamisent nos forces.

 

   Ceci suppose, naturellement, que nous soyons prêts à adopter l’idée que l’univers peut et veut effectivement nous aider, qu’il veut nous apporter les clés de compréhension nécessaires à notre évolution. Puis, il est indispensable que nous sachions repérer celles-ci, et les accueillir sans douter, dès qu’elles se présentent à nous. Elles le font au quotidien mais, trop souvent, et malheureusement pour nous, nous ne les remarquons pas. Ensuite, il faut les utiliser, ces clés, cela va de soi, l’utilité d’une clé étant bien d’ouvrir une porte, un placard, un coffre…

 

   Quelles sont donc ces portes de notre présent, ces placards de notre passé, ces coffres des mystères du futur qu’il nous est proposé d’ouvrir ?

   Nous voyons bien que tout ceci nécessite d’être le plus souvent possible connecté à son âme, qui, elle-même, comme nous l’avons vu précédemment, est non seulement connectée à l’univers, mais en contient de manière holographique toutes les connaissances, tous les archétypes, toutes les symboliques. Entendons-nous bien : nous ne sommes jamais séparés de notre âme, elle est liée à nous et nous sommes liés à elle. La notion de connexion est différente de celle de lien. Reprenons l’exemple de l’électricité. Celle-ci existe bien dans notre maison, mais si nous n’établissons pas la connexion en actionnant l’interrupteur, cette électricité, qui est une énergie, ne circule pas. Pour allumer la lumière, il nous faut bien établir le contact. C’est la même chose en ce qui concerne la connexion à notre âme Et comment être connecté à son âme autrement qu’à la lumière de la spiritualité ?

 

   Les actions de notre vie quotidienne sont effectuées par notre corps physique, lui-même obéissant aux injonctions de notre cerveau. Les pensées, questionnements, développements intellectuels surgissent dans notre esprit raisonnant. Les émotions, sentiments, intuitions, sensations subtiles découlent, quant à elles, directement de la source de notre être et s’expriment à travers notre âme, notre « Anima ». Notre manière de réagir favorablement ou non à ces stimuli constitue ou non, ensuite, notre spiritualité.

 

   Qu’est-ce que la spiritualité ? Comment la définir ? Que signifie être spirituel ? Est-ce avoir une pratique religieuse régulière ? Prier ? Méditer ? Observer des rituels ? Des incantations ? Chanter des louanges à Dieu ? Selon moi, ces diverses pratiques religieuses constituent plutôt les cadres de la spiritualité, mais elles n’en sont pas l’essence. Ces cadres sont tout à fait bénéfiques dès lors qu’ils favorisent la libération de notre esprit pour l’autonomisation de notre pensée, tout en soutenant nos croyances, en les guidant, en leur donnant une certaine consistance. De mon point de vue, toute religion ou philosophie, devrait avant tout inciter chacun à réfléchir par lui-même, tout en offrant ces clés de compréhension que sont les divers schémas et questions-réponses pouvant guider le croyant sur son chemin spirituel. Traditionnellement, ces outils de compréhension offerts par les différentes religions s’inscrivent dans un cadre bien défini, qui peut représenter une certaine sécurité pour le chercheur spirituel. Toutefois, il convient à chacun de rester prudent et de ne pas perdre de vue l’essentiel, qui est de se rapprocher de son âme. Certes, la fonction d’un cadre est bien d’encadrer. Mais encadrer, c’est aussi délimiter, et dès lors que l’on tente de délimiter la connaissance, automatiquement on la freine, on lui ôte ainsi toute possibilité de s’étendre et de livrer la totalité de ses secrets. Sur les points essentiels touchant à la notion d’infini, de création, d’amour rédempteur, les principales religions du monde se rejoignent. Ce n’est qu’à partir des lois et règlements qu’elles demandent ensuite aux hommes d’appliquer qu’elles divergent, jusqu’à devenir même, parfois, complètement opposées les unes aux autres. Ce qui démontre bien la fragilité du discours religieux quand il n’est pas aligné sur les fondements spirituels innés de notre âme.

 

   Dans ce cas, si les religions ou tout autre cadre spirituel, philosophique ou moral bien défini ne peut définir la spiritualité en tant que telle, quelle est-elle en réalité ? Que faut-il faire pour y accéder ?

   J’aurais tendance à penser : rien du tout. Je dirais qu’il suffit d’être. Être et non pas simplement végéter. Exprimer son être authentique, et non pas cette personnalité artificielle que l’on s’est fabriquée à force de vouloir ressembler à des modèles prédéfinis. Ne pas seulement recevoir passivement nos « kits de vie » et les notices qui vont avec, mais accueillir ce qui résonne en nous comme ce « Nouveau » qui nous correspond bien mieux et nous appelle à lui pour exister. Puis, oser exprimer à travers des actes créatifs ce qui nous ressemble, ce qui nous correspond, ce qui dit réellement de nous qui nous sommes en vérité, et qui nous voulons être. Être et créer, voilà comment je définirais la vraie spiritualité. Car c’est ainsi que l’on se reconnecte à son âme et qu’on la fait exister. Notre âme est notre conscience supérieure qui sait déjà ce que nous ignorons encore, dès lors que nous sommes coupés de la réalité de notre être authentique. Aussi, retrouver son être vrai, c’est se réunifier, c’est faire en sorte qu’âme, corps et esprit soient de nouveau en harmonie. C’est exprimer le Divin en soi. Oui, je dirais que la spiritualité, c’est exprimer le Divin en soi. Et la meilleure manière de le faire, c’est de créer.

 

   Lorsque l’on est un pratiquant religieux fidèle, on se fait certes du bien d’un point de vue spirituel chaque fois que l’on se rend à l’église, ne serait-ce qu’en rencontrant des personnes qui partagent les mêmes convictions que soi, en s’exprimant à travers les mêmes prières et les mêmes chants. Il peut être également extrêmement gratifiant de se joindre à une communauté religieuse, dans le but de faire le bien autour de soi, ceci à la fois pour respecter les conseils d’amour donnés par l’église, mais aussi par simple empathie naturelle.

 

 Quand on laisse simplement libre-cours à son instinct créatif, indépendamment de toute pratique religieuse ou associative, on peut donner l’impression de ne s’intéresser égoïstement qu’à son propre bonheur, ce qui est en réalité complètement faux. Il est vrai qu’en laissant s’écouler en soi le flux spirituel mystérieux et tout puissant de la Divinité, on prend avant tout soin de soi. Sur le moment, l’on est concentré sur soi, mais du fait même que cela nous rend heureux, ce bonheur est ensuite répercuté sur nos semblables. Pourquoi et comment ? D’abord parce que ces derniers captent nos ondes positives, lesquelles leur font du bien, mais surtout parce que du simple fait que nous sommes tous UN, ils vivent ce que nous vivons en même temps que nous.

 

   Ainsi que nous l’avons vu précédemment, la création en tant que telle est de nature divine, elle est l’expression même de la Divinité. Or, il en est de même à l’intérieur de nous. Tous les artistes, poètes, musiciens vous le diront : dans les moments les plus forts de création de leur œuvre, ils ressentent parfois une sorte d’extase transcendantale qui leur fait penser qu’ils sont en réalité bien plus que l’œuvre qui les représente. Souvent, poète vous dira d’un air ravi qu’à certains moments particuliers de son écriture, ses mots ne lui appartiennent plus vraiment. Ils échappent à son contrôle, un peu comme si ce n’était plus lui qui écrivait, mais une entité supérieure qui avait pris les commandes. En réalité, le poète, à ce moment-là, a rejoint son âme, et c’est ce qui le met d’humeur aussi intensément joyeuse, au point parfois d’en ressentir une forme d’extase.

 

   Alors, toi qui me lis et qui aimes la poésie, l’écriture, la musique, la peinture, la sculpture, la poterie, l’ébénisterie, le tissage… quelle que soit l’activité créative qui te plaît, n’hésite pas à l’exercer, et pas seulement du bout des doigts, en respectant telle ou telle consigne imposée. Laisse s’exprimer ton vrai soi à travers ton œuvre. C’est ainsi que tu rejoindras le Divin, en te rencontrant toi-même à travers l’expression de tes ressentis profonds, donc c’est ton âme en osmose avec la source divine. Car ta création libérée est l’expression vivante de tes émotions et ressentis. Il se peut même qu’en découvrant ta créativité et en l’exerçant, tu fasses connaissance avec toi-même pour la première fois de ta vie. Et c’est une rencontre merveilleuse qui, non seulement, va t’aider à faire sauter un certain nombre de ces verrous qui t’empêchaient jusque là de vivre réellement, mais qui va aussi te conduire à la révélation de quelques mystères ancestraux, par l’ouverture de ta conscience à une autre réalité. Les signes et synchronicités divines vont t’apparaître de plus en plus souvent, accentuant de plus en plus ton éveil à la spiritualité.

 

   Outre la création, il existe un autre domaine privilégié de captation sensorielle de l’au-delà de notre monde en trois dimensions, qui augmente notre clairvoyance, notre claire audience, et l’intensité de nos sens en général : la nature. La nature en elle-même est un immense réservoir créatif, c’est la raison pour laquelle elle nous attire autant, et c’est pourquoi nous nous sentons si bien à son contact. La nature et notre âme se reconnaissent. Elles s’unissent en nos regards contemplatifs, en nos écoutes émerveillées, en nos ressentis mystico-sensuels. C’est pourquoi il peut aussi arriver, en ces moments privilégiés de fusion avec elle, d’éprouver une sorte de sensation extatique qui nous donne l’impression d’être tout et partout à la fois. La sensation du Tout dans un brin d’herbe est l’ultime sensation de la Divinité.

 

  Bien souvent, lorsque l’on en arrive à vivre ces sensations intenses, même quelques secondes seulement, c’est que l’on a déjà ouvert une porte sur l’au-delà, cette réalité parallèle dont nous n’avons conscience qu’en de courts instants, et que nous ne pouvons approcher au moyen de nos seuls cinq sens. Lorsque nous captons les vibrations de cet univers parallèle, c’est que notre sixième sens a été activé. Et pour que ce dernier le soit, il faut d’abord que notre intention soit en accord avec nos pensées, nos paroles et nos gestes.

 

   Il va de soi qu’une personne réfractaire à toute idée de Déité, et même de Conscience Supérieure à l’origine du Grand Tout, ne va pas demander à recevoir des signes de l’au-delà pour le guider sur sa route. De fait, même si ces signes apparaissaient tout de même, il ne les verra pas, pas plus qu’il ne remarquera les synchronicités divines. De la même manière, il aura peu de chances de ressentir la présence des anges ou des guides spirituels.

   En revanche, un être spirituel, dans le vrai sens du terme, c’est-à-dire un homme connecté à son âme et à ses ressentis profonds, reconnaîtra ces signes. Avec un peu de pratique, il apprendra également à les interpréter. Au fur et à mesure de son avancée sur son chemin de connaissance, ces signes deviendront de plus en plus clairs pour lui, et de plus en plus rapidement. Ils deviendront une sorte de GPS mental lui permettant de faire les bons choix pour lui-même, sans avoir besoin à chaque fois de passer par la case « expérience ».

 

   Tout va devenir plus simple et plus accessible pour lui, à une condition cependant : que son intention première soit fidèle au désir profond de son âme. Prenons un exemple : un homme très versé dans la spiritualité, d’une grande moralité et qui fait toujours preuve d’un grand respect envers autrui, se voit un jour entraîné malgré lui dans une affaire sordide, par un manipulateur extrêmement rusé. Au début, il s’en veut de s’être laissé embobiner aussi facilement, mais il se trouve qu’y participer lui a rapporté une somme d’argent assez conséquente. Il s’en veut, se culpabilise, a quelque velléité de quitter cette situation inconfortable qui ne lui ressemble guère et à cause de laquelle des victimes ont déjà souffert, même s’il n’a que leur sang sur les mains, sans avoir directement participé aux crimes. Il se met à prier, demande à Dieu, à Jésus ou à un autre guide spirituel ce qu’il doit faire, tout en sachant très bien, au fond de lui, quelle est la réponse. Mais comme il a posé la question, il recevra la réponse adéquate. Il sait que pour être en accord avec lui-même et retrouver la paix de l’esprit, il n’a pas d’autre solution que de quitter immédiatement cette situation malsaine. C’est la première des choses qu’il devrait faire, avant de demander ensuite pardon à toutes les personnes qu’il aura indirectement blessées, et de leur rendre éventuellement les biens qu’il leur aura volés. Son intention présente est bien de remédier au problème.

 

   Seulement voilà, son malin « mentor » et complice perfide ne l’entend pas de cette oreille, et brandit la menace de dévoiler en public ses forfaits si jamais il brise leur association de malfaiteurs. Par ailleurs, si notre homme s’en va, il va non seulement perdre un marché juteux, mais en plus il devra rembourser des créanciers tout aussi véreux et sanguinaires que celui qui l’a entraîné dans cette situation, et il ne possède pas assez d’argent pour le faire. Sans compter la honte pour lui, à cause du scandale qui touchera sa famille, ses amis, ses collègues de travail… Notre homme est déboussolé, rongé par le remords. Il ne sait plus quoi faire, se sent coincé. De nouveau, il prend conseil auprès de ses guides spirituels. Il demande un signe qui pourrait l’aider à se sortir de cette situation angoissante sans trop de dommages. Son intention est de quitter celle-ci le plus vite possible. Malheureusement, son intention derrière l’intention est de continuer à gagner de l’argent facile, tout en conservant sa notoriété intacte, même aux dépens de sa propre estime. En réalité, sa véritable intention est de rester dans cette situation très lucrative et confortable, en dépit des risques encourus pour lui-même comme pour ses proches, ainsi que des conséquences dramatiques pour les victimes de son escroquerie. Il a déjà fait son choix, il le sait, et l’univers aussi. Il va de soi que cet homme ne recevra en retour que ce qu’il a demandé en arrière intention, et rien d’autre.

   Car ce que nous recevons en réponse à nos demandes n’est ni plus ni moins que ce que nous désirons véritablement.

 

   C’est pourquoi, dans la vie courante, en chaque situation nécessitant courage et investissement personnel, nous employons souvent cette phrase : « c’est une question de volonté. » Oui, c’est bien une question de volonté, donc d’intention. Le fumeur qui a décidé d’arrêter parce qu’il a pris conscience que le tabac est extrêmement nocif pour sa santé, aura beau tester toutes les méthodes existantes pour cesser de fumer, il n’arrivera à rien si son intention réelle n’est pas d’arrêter, mais de continuer à profiter du plaisir de fumer. Il aura beau faire mille prières et demander des signes, l’univers ne lui enverra nulle autre réponse que ce qu’il souhaite réellement dans le secret de son cœur.

 

   Les pensées sont créatrices, bien que nous n’en soyons très peu conscients, la plupart du temps. Elles peuvent avoir des répercussions bonnes ou mauvaises selon la manière dont nous les exprimons, en paroles ou en actes, envers nous-mêmes ou envers les autres. À tel point que les mots peuvent devenir si puissants qu’ils ont force de sorts, que ceux-ci soient bénéfiques ou maléfiques. Or, sans réfléchir, nous les lançons ainsi spontanément aux autres, sans nous rendre compte de leur pouvoir, car en effet, ils auront un impact plus ou moins fort, selon l’intention que nous émettons dans nos souhaits. Ainsi, lorsqu’au cours d’une querelle, une personne en traite une autre « d’imbécile » ou de tout autre qualificatif insultant, cette dernière reçoit ou non ce message comme quelque chose de véridique, en fonction de la force de son mental. Cette insulte pourra simplement la blesser dans l’instant, aussi bien que l’influencer négativement durant toute sa vie.

 

   Les pensées, les mots qui expriment les pensées, elles-mêmes traduites en actes, sont chargés d’une énergie puissante, en fonction de l’intention qu’ils soutiennent. Ils ont une grande portée. Ils enverront tel ou tel message également dans cet immense réservoir qu’est l’inconscient collectif, lequel agira ensuite comme une sorte de sonar qui renvoie les ondes que nous avons émises sous forme d’émotions et de sentiments, soit à leur destinataire, soit à la personne qui les a émises.

 

   On peut se leurrer sur soi-même, mais on ne peut tromper l’univers. On peut se tromper soi-même, mais pas son âme. Notre âme est notre Soi Divin. Elle sait mieux que nous ce qui est bon pour nous. Notre âme est une artiste. Elle est l’incarnation de la pureté, de la beauté dans la simplicité. Notre âme est à l’image d’un bébé qui vient de naître.

 

   Une très jolie légende dit que quand un bébé vient au monde, il connaît les mystères de la création. Mais juste avant sa naissance, un ange pose le doigt sur sa bouche et dit : « chut ! » Et l'enfant oublie tout, il vient ainsi au monde innocent. C’est pourquoi nous avons tous un petit creux au-dessus de la lèvre supérieure, signe de l’empreinte de l’ange.

 

   Notre âme est tel ce bébé juste avant de venir au monde. Elle n’attend rien, n’espère rien, mais tout en elle réagit avec bonheur, vibre, tressaille de joie en rencontrant notre désir de l’aimer, de l’embrasser, de la cajoler. Notre âme est mystérieuse et si proche de nous à la fois. Laissons-là vivre. Laissons-là s’exprimer. Laissons-là exulter.

Tout simplement.

 

 

 



08/02/2023
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Santé & Bien-être pourraient vous intéresser