PROTECTION ANIMALE

  La protection animale semble aller de soi pour beaucoup d’entre nous. Personne ne visualise un maître digne de ce nom en train de maltraiter son animal de compagnie, n’est-ce pas ? Au contraire, l’on suppose qu’il le chérit et qu’il va faire tout ce qui est en son pouvoir pour simplifier et adoucir sa vie. Et c’est vrai pour la plupart des personnes qui possèdent un chien, un chat ou tout autre animal de compagnie.

  Alors pourquoi donc cette bienveillance se manifeste-t-elle de manière aussi timide sur le plan planétaire ? Pourquoi tant d’animaux souffrent-ils en ce moment ? De la sécheresse en certains endroits du globe, de la disparition des banquises dans d’autres, du manque de nourriture… Pourquoi ces milliers d’espèces en voie de disparition ? Pourquoi d’autres ont-elles déjà disparu, en très peu de temps ? Tout cela provoqué par la main de l’homme.

  Parce que l’humain est inconscient et, ce qui peut paraître paradoxal, plus il s’attache à observer la vie animale, moins il est conscient de la réalité des choses.

En effet, il n’est pas conscient, ou très imparfaitement, du fait que tout en ce monde est interconnecté et interdépendant. De sorte que ce qui affecte une espèce animale affecte toutes les autres, l’espèce humaine y comprise. L’exemple des abeilles, couramment utilisé, est le plus parlant d’entre tous : leur disparition, liée à l’utilisation outrancière de pesticides et d’insecticides, favorise également celle des espèces végétales, puisque 80 % de celles-ci dépendent de la pollinisation effectuée par les abeilles. Inutile de s’attarder sur les conséquences prévisibles que tout le monde connaît : si les abeilles disparaissent, les végétaux disparaissent. Et par conséquent les hommes qui s’en nourrissent.

  Toute considération d’utilité de la grande chaîne alimentaire mise à part, chaque animal présent sur cette terre a droit à notre respect et à notre considération. Fort heureusement, nombre de directeurs de cirques et de parcs d’attractions ou animaliers l’ont bien compris à présent et ont déjà renoncé à utiliser les animaux comme objets de distraction pour leurs clients.

  Un animal sauvage n’est pas fait pour être enfermé dans une cage, puis dressé pour amuser les humains, qui plus est, parfois dans des conditions indignes qui frisent la torture. Un lion, un éléphant, une girafe, un singe sont faits pour vivre dans la savane ou dans la jungle. Ils ont besoin de grands espaces pour se déplacer, de gibier à chasser pour faire de l’exercice. Non de tabourets où se recroqueviller en rassemblant leurs pattes avant et arrière, sous la menace des fouets des dresseurs, en attendant de sauter dans des cercles de feu. Non pas non plus de la lumière de spots aveuglants ni des applaudissements d’une foule en liesse. Leur reconnaitre le droit naturel inaliénable à la liberté, c'est faire preuve de respect envers eux. Et ce droit est aussi important que le sont nos propres prétentions humaines à la liberté.

  On ne peut admettre la nécessité du respect de tout être vivant et tolérer en même temps la corrida, pendant laquelle, faut-il le rappeler, un taureau est torturé à mort. Non, ceci n’est pas un sport comme un autre, quoi que l’on en dise, et le « respect de la tradition » n’enlève ni n’excuse l’irrespect manifeste dont on fait preuve envers l’animal, en l’occurrence. On peut avancer tout un tas d’arguments pour se déculpabiliser en se prouvant à soi-même que cette pratique n’a absolument rien de cruel, que c’est une sorte de jeu de la vie et de la mort, il n’en demeure pas moins que cela reste un manque de respect envers l’animal qui lui, n’a pas demandé à mourir dans d’atroces souffrances.

  La protection animale est plus qu’une obligation morale, une loi, un règlement, qui sous-entend des limites et des interdits, c’est avant tout une profonde marque de respect d’espèce à espèce. C’est la reconnaissance sous-jacente de l’importance de l’animal dans le grand rouage de la création, dont l’homme fait partie aussi, et dont découle son propre équilibre.

  Et au-delà de tout cela, cela devrait tout simplement être de notre part à tous, un simple réflexe d’amour.

MPV