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Solidarité

 

 

SOLIDARITÉ

 

 

  Qui oserait prétendre que la solidarité est un vain mot, à part celui qui a renoncé à sa vie et se tient prêt à mourir ? Et pourquoi cela ? Pourquoi est-ce que seul celui qui a renoncé à sa vie peut penser que la solidarité est inutile ? Qu’est-ce donc que cette solidarité dont tout le monde parle, mais dont peu de gens mesurent réellement le sens et la portée ?

 

  S’il nous fallait décrire par l’exemple ce mot tant galvaudé, mais si peu pratiqué, quel serait-il ?

  Je crois qu’il n’est de plus parfait symbole de solidarité que celle de la nature elle-même. D’ailleurs, si les éléments qui la composent ne l’étaient pas, il y aurait bien longtemps que tout le vivant aurait disparu, et la race humaine avec lui.

 

  Observons les arbres, par exemple. N'est-ce pas de la « solidarité » cette façon qu’ils ont de communiquer ensemble pour s’avertir des dangers qui les menacent ? En effet, les récentes observations scientifiques nous permettent de savoir aujourd’hui que lorsqu’un arbre est tombé malade des suites d’une attaque de parasites, il envoie des messages aux autres pour les prévenir. Ceux-ci sécrètent alors une substance qui repousse les nuisibles.

  Par ailleurs, les arbres servent d’abri et de nourriture pour toutes sortes d’espèces végétales et animales. Sans parler de leur oxygène qui nous permet à tous de respirer, ainsi que de leur rôle de régulateur thermique. Ce qui est loin d’être négligeable en été. Tout ceci dans une belle harmonie qui garantit un écosystème équilibré.

Aucun doute : la nature est solidaire.

 

  Que dire également de cette merveilleuse organisation de certaines espèces œuvrant ensemble dans un but commun ? Par exemple, celle mise en place par les abeilles pour la fabrication du miel. Chacune d’entre elles joue dans la ruche et en dehors de celle-ci un rôle bien défini, en collaboration parfaite avec ses sœurs.

Oui, les abeilles sont solidaires.

 

  Une autre espèce se révèle être un bel exemple de solidarité : celle des fourmis. Lorsque l’une d’entre elles est blessée lors de l’attaque d’un groupe de prédateurs, elle n’est jamais abandonnée par ses congénères. Ces dernières viennent toujours à son secours pour la ramener avec elles et la soigner.

Comment ne pas s’émerveiller également de ces femelles qui prennent spontanément en charge le petit orphelin d’une autre espèce, et qui l’élèvent comme s’il était sorti de leurs entrailles ?

 

  Les exemples de solidarité dans la nature ne manquent pas. Mais qu’en est-il de l’homme ?

 

  On ne peut affirmer en toute objectivité que les êtres humains ne sont pas solidaires. En effet, bon nombre d’exemples de par le monde nous démontrent le contraire, fort heureusement, d’ailleurs. Car tous ces gens sont là pour venir en aide, parfois avec un grand courage et une abnégation sans faille, aux groupes affamés de réfugiés climatiques, à ceux de réfugiés politiques, rejetés de partout, aux populations blessées par les bombes et d'autres armes létales, aux animaux maltraités par les hommes, etc. Ils sont nombreux, c’est vrai, mais quel pourcentage représentent-ils à l’échelle de l’humanité tout entière ? L’ensemble de la communauté humaine ne devrait-elle pas pratiquer cette même solidarité au quotidien, et ceci depuis longtemps déjà ?

 

  Or que fait l’être humain à cet égard, en règle générale ? Quand il pratique la solidarité, il le fait plus volontiers à l‘intérieur du groupe auquel il appartient, que celui-ci soit social, politique, religieux ou autre, tout en considérant les autres groupes comme des ennemis. Tout ceci engendre la haine, le racisme, le sectarisme, le communautarisme, la violence, et toutes les guerres intestines associées, lesquelles, malheureusement, vont parfois jusqu’à provoquer des guerres réelles.

 

  L’heure ne serait-elle pas venue de pratiquer la solidarité internationale, en dehors de toute connotation politique, sociale ou religieuse ? La vie d’un riche aurait-elle plus de valeur que celle d’un pauvre ? Celle d’un chrétien ou d’un musulman plus d’intérêt que celle d’un juif ? Celle d’un communiste plus précieuse que celle d’un capitaliste ?

 

  Aujourd’hui, le grand problème qui se pose à l’humanité, et il est de taille, est celui de sa survie. Et la grande question est de savoir si l’humain est prêt à accepter l’idée que chaque citoyen du monde, quels que soient son origine, sa nationalité, sa couleur de peau, son statut social, sa religion, ses croyances, a droit au même respect de sa vie et de son intégrité, et mérite de vivre.

  C’est la seule question importante que l’humanité devrait se poser aujourd’hui, en même temps qu’elle prend conscience de l’état catastrophique de la planète sur laquelle elle vit, et de la nécessité de faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter le massacre.

 

  La seule condition à cela : l’humanité solidaire dans son ensemble, non seulement à l’intérieur d’un parti contre un autre, d’un groupe social contre un autre, d’une religion contre une autre, d’un pays contre un autre, d’un continent contre un autre. La sauvegarde de la planète n’est pas une question de groupe, de pays, de religion, de continent. C’est une affaire internationale nécessitant une solidarité internationale.

 

  Et en tout premier lieu une prise de conscience individuelle de la nécessité incontournable de cette solidarité internationale.

 

  Comme toutes les vertus cardinales qui font qu’une société reste humaine et équilibrée ou au contraire tombe dans l’anarchie, l’irrespect, la décadence et le chaos, celle de la solidarité devrait être gravée dans la pierre au fronton de tous les parlements, de tous les palais présidentiels, de toutes les églises, de toutes les écoles. Et surtout, dans le cœur de chaque citoyen du monde.

 

  Voilà la seule manière pour l’humanité de sauver sa planète. Il n’en est nul autre, et si le symbole de la solidarité apparaît à quelque moment que ce soit dans ta vie, c’est pour te dire que tu as un rôle important à jouer à cet égard. Que ce soit dans ta vie quotidienne, avec ta famille et tes proches, ou dans ta vie sociale à travers tes engagements personnels.

 

  Ne crois pas que ton implication individuelle ne peut avoir que peu de poids dans la grande organisation de ce monde, que ton avis n’a pas d’importance, ou qu’il n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan.

 

  Rappelle-toi la métaphore du colibri. L’oiseau-mouche n’a pas pensé un seul instant qu’il lui serait impossible à lui tout seul d’éteindre la forêt en flamme. Il a simplement « fait sa part ». L’histoire ne dit pas si son geste a servi d’exemple à ses congénères ni ce qu’il est advenu de la forêt, finalement. Mais au moins, le colibri vivra à jamais avec la satisfaction d’avoir fait tout ce qui était en son pouvoir. Et puis, après tout, il n’est pas interdit de penser qu’il aura réussi à convaincre des milliers d’autres oiseaux de son espèce, et même d’autres animaux de la forêt, à suivre son exemple…

 

MPV

 

 

 



22/08/2024
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