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Spiritualité

SPIRITUALITÉ

 

 

  La spiritualité est le fil invisible qui nous relie à Dieu. On dit souvent d’une personne spirituelle qu’elle est très connectée à la puissance divine, autrement nommée Intelligence supérieure, qui lui dicte ses paroles et ses actes par l’intermédiaire de son âme.

 

  Le fait est que la plupart du temps nous avons une vision abstraite de la spiritualité. Et pour cause : quoi de plus abstrait, en effet, que ce qui se rapporte à l’âme et à la conscience universelle, que nous captons de manière intuitive par l’intermédiaire de nos émotions et de nos sentiments ?

 

  Alors, comment définir la spiritualité de manière plus concrète ? Ou plutôt, une définition concrète de la spiritualité est-elle possible ? Par exemple, celle-ci est-elle automatiquement rattachée à une religion ? Peut-on dire du fidèle d’une église, très assidu aux offices religieux hebdomadaires et aux rites quotidiens y afférant, qu’il est obligatoirement une personne spirituelle ?

 

  La réponse est clairement « non ». Non, la relation entre spiritualité et religiosité n’est pas systématique. Lorsque le fidèle accomplit ces rites de manière automatique, sans aucune conviction, réflexion, ressenti ni intention véritable, sincère et profonde de connecter son âme à l’âme universelle, autant pour lui-même que dans un but d’harmonie de sa communauté, alors ses mots et ses gestes aussi vibrants et spectaculaires qu’ils puissent être, demeurent caduques.

 

  Il en est comme d'une mère qui nourrirait son bébé de manière mécanique et purement utilitaire, sans jamais lui prodiguer de sourires, de paroles lénifiantes ni de gestes tendres. L’enfant grandirait, certes, mais uniquement sur le plan physique, pendant que son esprit, lui, resterait atrophié.

 

  La religiosité est concrète, la spiritualité abstraite. La religiosité s’appuie sur des lois, des commandements et des rites, la spiritualité sur l’expression libre de soi. La religiosité s’exprime dans un cadre défini, la spiritualité dans l’immense champ des possibles. La religion encadre la pensée, la spiritualité la libère. Quand elle n’est qu’une série de diktats à imposer à des fidèles obéissants, la religion est pesante. Lorsqu’elle joue son véritable rôle, qui est de soutenir et de guider le chercheur spirituel en quête de sens, elle est légère et fusionne alors pleinement avec la spiritualité en tant que telle. D’ailleurs, dans sa deuxième acception, le mot « spiritualité » ne s’apparente-t-il pas au sens de l’humour, fait de grâce et de légèreté joyeuse ?

 

  Autant dire que si l’on est religieux sans être spirituel, et si, ce faisant, l’on cherche à approcher de Dieu d’encore plus près, alors on est à peu près sûr d’y consacrer sa vie entière en pure perte. Même en multipliant les rites et les prières, on n’y parviendra jamais. Au contraire, plus on fournira d’efforts en ce sens, plus on s’éloignera de son but. Car alors, on ne laissera pas à son âme suffisamment de temps pour se connecter elle-même à Dieu.

 

  La véritable spiritualité exige une seule chose de nous : notre lâcher prise de la matérialité au moins un instant par jour. Un instant seulement. Car ce n’est pas nous qui cherchons Dieu en premier, c’est Dieu qui nous cherche. Et si notre esprit est constamment occupé ailleurs, préoccupé même, parfois, fût-ce par des œuvres religieuses, comment Dieu pourrait-il capter notre attention et nous faire passer des messages ?

 

  Imaginons un étudiant fébrilement concentré sur ses notes de la veille, pendant que son professeur est en train de dispenser son cours. Ce ne serait pas là le meilleur moyen pour lui d’entendre et d’engranger ces nouveaux enseignements qu’il ne connaît pas encore et dont il a pourtant besoin pour actualiser ses connaissances, n’est-ce pas ?

 

  Les religions ont une utilité certaine, dès lors qu’elles jouent véritablement leur rôle, qui est d’enseigner et de relier les croyants dans une même vision et communion fraternelle, tout en restant ouvertes sur la nouveauté.

 

  En revanche, lorsqu’en parallèle elles imposent aux croyants de rester confinés dans un cadre liturgique bien défini et solidement rattaché au passé, sans aucune ouverture sur le présent ni sur l’avenir, elles leur coupent l’accès à de nouvelles découvertes susceptibles de les libérer davantage. Elles les contraignent en les lestant de chaînes solides, plutôt qu’elles les libèrent, et échouent ainsi dans leur rôle. Jésus lui-même n’a-t-il pas souligné l’importance d’avoir une pensée libre ? « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres », a-t-il dit dans Matthieu 8 : 32   

 

  Or, comment l’homme pourrait-il connaître la vérité, par nature fluctuante au fil du temps, si on l’en empêche constamment en l’assommant d’enseignements péremptoires et de rituels surannés qui ne lui laissent que peu de temps pour l’introspection et la recherche de nouvelles connaissances ?

 

  Si le symbole de la spiritualité se présente à toi, c’est peut-être pour attirer ton attention sur cet aspect des choses, et pour que tu te poses les bonnes questions. Fais-tu partie d’une assemblée religieuse ? Si oui, te sens-tu parfaitement à l’aise en son sein ? Les enseignements dispensés par les religieux de cette église laissent-ils aux fidèles une large part à leur connexion personnelle au Divin ? Ou au contraire, cherchent-ils en permanence à les restreindre, à les maintenir confinés dans un cadre hermétique qui ne laisse aucune place aux questionnements ni à la recherche personnelle ? Leur barrent-ils systématiquement la route vers de nouvelles connaissances, jugées arbitrairement par eux comme inappropriées et contraires à leurs enseignements, sans même les avoir étudiées au préalable ? Accueillent-ils avec enthousiasme toutes les nouvelles compréhensions que tu pourrais avoir reçues et que tu aurais envie de partager avec les autres ? Ou bien les rejettent-ils d’emblée comme si tu étais le diable en personne venu apporter le chaos dans un rouage parfaitement huilé ? Te sens-tu frustré et en quelque sorte piégé par rapport à cela ?

 

  Si la réponse est non, alors tout va bien. C’est sans doute que tu as toi-même réussi à instaurer un équilibre satisfaisant entre ta fidélité à ton église et ton cheminement spirituel personnel.

 

  Si la réponse est oui, alors il est peut-être temps pour toi de prendre de la distance. Fais-le sans hésitation et sans aucune culpabilité vis-à-vis de cette église à laquelle tu « appartiens ». Car c’est bien là le terme le plus approprié dans ce cas.

 

  N’oublie pas : ton âme, quant à elle, n’appartient à personne, pas même à Dieu, contrairement à ce que l’on t’a peut-être toujours enseigné. Si Dieu nous a créés libres et nous a laissé notre libre arbitre, ce n’était pas pour affirmer ensuite qu’il est propriétaire de notre âme et que nous n’avons plus qu’à nous soumettre à ses lois autocratiques.

 

  S’en remettre avec confiance à la volonté de Dieu aux indéniables facultés de clairvoyance que nous-mêmes ne possédons pas n’est pas du tout la même chose que se soumettre à des lois religieuses autocratiques censées provenir du Divin.

 

  La notion de « soumission à Dieu » est souvent mal interprétée. Il faudrait plutôt parler de soumission à ses lois divines protectrices et régulatrices de notre vie en société, pour plus de justice possible. Nous acceptons très facilement de nous soumettre à la justice, ainsi qu’aux lois promulguées par les hommes pour la faire régner. Pourquoi refuserions-nous de nous soumettre aux lois divines ? De même qu’étant enfants nous nous soumettons à l’autorité de nos parents, parce que ces derniers savent ce que nous ne savons pas, parce qu’ils connaissent les dangers que nous ignorons, et parce que nous devons apprendre la vie en société, de même faut-il considérer ainsi la soumission à Dieu, lequel se définit lui-même comme étant notre père.

 

  Lorsque, une fois devenus adultes, nous pensons à notre père biologique, le mot « soumission » n’est pas la première idée qui nous vient à l’esprit pour qualifier les relations que nous avions avec lui, n’est-ce pas ? Si, évidemment nous avons bénéficié d’une enfance normale, sous l’autorité d’un père digne de ce nom. Nous pensons plutôt, « amour », « affection », « gratitude » et « respect ».

 

  Eh bien, notre relation au Divin devrait plutôt être de cet ordre, pleine de gratitude, de respect, et d’affection profonde. Lorsque l’on entame une relation avec Dieu et que celle-ci devient connexion étroite et permanente, ce sont vraiment ces sentiments-là que l’on ressent, et c’est extrêmement bienfaisant.

 

  La vérité, c’est que notre âme est reliée en permanence à l’âme universelle, autrement dit à Dieu. Toutes les âmes des hommes réunies sont en osmose permanente et complète avec l’âme universelle, leur source spirituelle nutritive. Ainsi, tous les êtres humains sont reliés spirituellement. La différence d’évolution entre les uns et les autres, c’est que certains d’entre eux se connectent volontairement à la matrice. Ils activent le lien, en quelque sorte.

 

  Prenons l’exemple du courant électrique dans une maison : la lumière ne se fera pas tant que l’on n’aura pas enclenché l’interrupteur. C’est un peu la même chose pour nos âmes. Tant que nous n’avons pas délibérément activé la connexion de notre âme au Divin, celle-ci ne se fait pas. Or, il s’agit là d’un geste éminemment personnel que nul ne peut faire à notre place, encore moins un groupe impersonnel, aussi bien intentionné qu’il soit.

 

  Il se trouve que nos âmes humaines sont co-créatrices avec l’âme universelle dans laquelle elles « baignent », et elles souffrent de se sentir contraintes dans des corps qui, par l’esprit qui les guide, les enferment dans des cadres rigides qu’elles-mêmes n’ont pas choisis.

 

  N’oublie pas que c’est ton âme en train de ressentir quelque chose qui est connectée à l’univers, et non ton esprit qui intellectualise ce qu'il perçoit. C’est ton âme qui capte les nouveaux messages du Divin, et non ton esprit qui étudie, analyse, comprend et applique au présent les anciens schémas.

 

  En toute circonstance et en toute chose, écoute la voix de ton âme, donc tes ressentis. Eux seuls pourront te confirmer si tu es à la bonne place ou non, pour vivre pleinement, sereinement et en toute liberté la spiritualité la plus adaptée à ton être profond.

 

MPV

 



28/08/2024
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