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Voeux

 

VŒUX

 

 

  Quels que soient nos origines, notre statut social ou nos conditions de vie, nous formulons tous au moins un vœu au cours de notre existence. Que nous l’exprimions oralement ou non, devant témoins ou non, n’a pas vraiment d’importance pour sa réalisation. Ce qui est important, c’est la manière dont nous l’envisageons et l’intention que nous y mettons.

 

  Qu’est-ce qu’un vœu, en réalité ? C’est une pensée chargée d’intention puissante. Plus le vœu est important et plus sa réalisation est susceptible d’être déterminante dans notre vie, plus ce vœu sera chargé d’intention puissante.

Or, nous savons déjà combien la pensée est créatrice. À plus forte raison pouvons-nous supposer qu’un vœu chargé d’une forte intention a toutes les chances de se réaliser.       Autrement dit, mieux vaut bien y réfléchir avant de le formuler, et être bien sûr que l’on est prêt à en assumer plus tard la réalisation.

 

  Cette idée peut sembler absurde à première vue. En effet, comment imaginer un seul instant qu’après avoir formulé un vœu, lequel est par nature l’expression d’un désir puissant, que sa réalisation risque finalement de nous décevoir ?

Et pourtant, c’est ce qui arrive parfois, lorsque l’on a exprimé un vœu sans avoir bien réfléchi à ses conséquences au préalable, même si celles-ci sont susceptibles d’être positives, et uniquement positives.

 

  Prenons l’exemple d’un homme simple et discret, plutôt timide et introverti et par ailleurs passionné d’écriture, que nous appellerons Bertrand.

Bertrand écrit depuis toujours, avec beaucoup de talent. Il rêve de devenir écrivain. Il sait que pour cela il doit se faire connaître, ne serait-ce qu’en envoyant son manuscrit à des éditeurs. Il ne parle de son projet à personne. Non pas qu’il craigne une quelconque concurrence déloyale et perfide, puisque personne ne le connaît ni ne sait encore qu’il a du talent.

  Si Bertrand cache son projet à ses proches, c’est tout simplement parce qu’il doute énormément de lui-même, qu’il a horreur de se mettre en avant, et que depuis toujours il est plutôt du genre solitaire.

  Quoi qu’il en soit, l’un des éditeurs auxquels il a envoyé son manuscrit va être immédiatement séduit, autant par la qualité littéraire de sa prose que par l’âme de son auteur. Il décide de le publier.

  Le livre est un succès immédiat. À tel point que son auteur va même recevoir un prix littéraire. Dès la parution de son ouvrage, Bertrand va être reçu sur tous les plateaux de télévision et, en interview, va répondre à nombre de journalistes curieux autant que ravis. Au début, même les critiques vont tous lui être favorables.

 

  Seulement, si l’œuvre de l’homme est sortie de l’ombre, si elle éclate d’une lumière irradiante, son auteur, lui, a toujours la même personnalité modeste, réservée, et quelque peu apeurée, face à tout ce tapage médiatique autour de lui, même si c’est à son avantage et s’il est submergé de louanges. Il n’aime pas toutes ces lumières sur lui, ce faste qui l’entoure et qui l’a fait passer du jour au lendemain d’une situation très modeste à un luxe ostentatoire. Car tout est relatif, et pour lui qui a toujours vécu dans des conditions très modestes, tout ce qu’il voit à présent autour de lui est luxe, même s’il n’en est qu’au tout début de sa carrière et qu’il est encore loin d’avoir tout vu.

Tout cela est trop fort pour lui, trop grisant, trop déstabilisant. Tout va trop vite. Il s’en trouve complètement déboussolé. Il lui semble perdre l’équilibre. Tout se met à tourner autour de lui, tout l’étourdit. Il chancelle. Son cœur bat beaucoup trop vite, en permanence. Il est désemparé, ne sait plus du tout que penser de tout cela.

  Tout ce qu’il voulait, lui, au départ, c’était que son livre sorte de l’ombre, pas son auteur, donc lui-même. Ce qu’il voulait, c’était que son art soit reconnu, pas sa personne. D’ailleurs, il ne voulait même pas les honneurs pour son livre, il voulait simplement être reconnu par ses pairs pour son écriture, et que son œuvre soit pour lui le début d’une longue carrière. Car écrire était tout ce qu’il voulait, tout ce qui le motivait et tout ce qu’il souhaitait faire dans la vie.

 

  Seulement, lorsqu’une œuvre artistique rencontre un franc succès, cela se passe toujours de la même façon. Les lauriers tombent sur l’heureux élu, quoi qu’il en pense, quoi qu’il dise, et quoi qu’il fasse. La gloire tombe sur lui comme la pluie du printemps, pour le couronner de succès aux yeux de tous. L’artiste est sur le devant de la scène, et s’il veut que la gloire et les honneurs perdurent, il devra y rester, sinon il retournera d’où il vient. Dans ce cas, finis la notoriété, et la carrière artistique, ou littéraire, en l’occurrence.

  Mais décidément, ce n’était pas du tout ce que voulait notre écrivain modeste, à la base. Bertrand en eut vite assez de ces caméras fixées sur lui. Il ne pouvait plus endurer tous ces micros violeurs de son espace vital. De ces invitations dans les grands restaurants. De ces hôtels 5 étoiles sur la route de ses tournées de dédicaces. De ces files d’attente interminables de lecteurs, auxquels il se faisait un devoir d’accorder pendant quelques instants son attention pleine et entière, et qui le laissaient épuisé à chaque fois.

  Chaque matin au réveil – car le soir il était si fatigué qu’il s’endormait instantanément – Bertrand rêvait de retrouver son petit nid douillet, avec son jardinet où il cultivait ses salades et ses tomates, dans son charmant petit village au milieu des champs. Il aspirait tellement à laisser son estomac se reposer un peu des assiettes, certes délicieuses, mais un peu trop raffinées pour lui, des grands chefs cuisiniers, pour déguster de nouveau les plats tout simples auxquels il était  habitué.

 

  Aussi, contre toute attente, le succès de Bertrand n’eut pas l’effet escompté. Au lieu de s’épanouir dans sa nouvelle vie, il commença à se focaliser sur l’ancienne, qu’il regrettait. Après avoir rêvé de la réussite, il rêvait de revenir à son ancien moi. Car le fond du problème était là : ce qu’il vivait à présent qu’il était riche et célèbre, n’avait rien à voir avec son moi authentique. Bertrand se sentait dépossédé de lui-même. Il était constamment obligé de tricher sur sa véritable personnalité. Obligé de sourire et de se montrer heureux et reconnaissant, en remerciement pour tout ce qui avait contribué à ce qu’il réussisse. Alors qu’en réalité, une profonde tristesse était en train de s’installer sournoisement en lui. Finalement, Bertrand n’était pas heureux du tout.

Au point qu’il en perdit même son inspiration. Il cessa donc d’écrire, pour se contenter de dédicacer les exemplaires de son premier succès, qui restera le seul, puisque Bertrand aura perdu en route l’essence même de son art.

 

  Alors que s’est-il passé, en réalité ? Pourquoi, après avoir formulé le vœu fervent de réussir dans son art, le résultat fut-il si peu concluant pour Bertrand, en dépit du succès de son ouvrage ?

  Tout simplement parce qu’un jour, en regardant le ciel, il avait lancé au hasard, comme on lance une bouteille à la mer sur un coup de tête : « S’il vous plaît, faites que mon livre rencontre du succès. Beaucoup de succès ».

  Et comme il avait beaucoup de talent, ce qu’il ignorait pourtant depuis toujours, son vœu s’était réalisé en tous points. Le résultat avait largement dépassé ses espérances. Seulement, à aucun moment notre homme n’avait envisagé les conséquences de sa réalisation. Il n’avait pas du tout imaginé les choses de cette façon.

 

  C’est ce qui arrive parfois dans nos vies : nous formulons des vœux que nous regrettons plus tard.

 

  Autre exemple : une femme est profondément amoureuse d’un homme, lequel ne la remarque pas immédiatement parce qu’il est attiré par une autre personne. Ou plutôt par plusieurs autres, car il s’agit d’un Don Juan qui aime papillonner. Elle va prier le ciel pour que cet homme s’intéresse à elle, bien que celui-ci ne semble guère honnête et sérieux. Son intuition lui souffle pourtant de rester éloignée de cet individu. Mais elle le trouve si beau, si séduisant ! Si jamais il s’intéresse à elle, elle se promet de le faire changer. Elle fait taire ses doutes et ses inquiétudes, et prie Dieu qu’il exauce sa prière.

 

  Elle va y mettre tant d’intention, d’émotion et d’énergie, que son vœu va se réaliser. L’homme en question va diriger son attention vers elle, puis très vite jeter son dévolu sur elle. Fabuleusement heureuse au début de leur relation, notre amoureuse va vite déchanter quand elle va découvrir peu à peu la personnalité perverse de l’individu, séducteur invétéré, manipulateur et profiteur, qui depuis le début ne s’est intéressé qu’à son argent.

  Très vite, elle va regretter amèrement son vœu, son manque de perspicacité, et surtout, de ne pas avoir écouté la petite voix qui lui disait qu’elle s’apprêtait à faire fausse route.

 

  Quelle conclusion tirer de ces exemples ?

  Elle est celle-ci : un vœu n’est pas anodin. Le formuler est un acte très puissant. De même que la pensée est créatrice et qu’il est préférable d’éviter de la prononcer si l’on ne veut pas qu’elle s’exprime dans la matière, de même, et a fortiori, l’est un vœu, lequel est une pensée chargée d’intention puissante. Autrement dit, un vœu prononcé a toutes les chances de se réaliser.

 

  Et cela se vérifie également et surtout lorsque l’on associe l’univers, Dieu, Père/mère, l’intelligence Infinie, la Conscience universelle à notre intention pour ce faire.

En effet, ce que nous devons bien comprendre, c’est que si l’on demande à Dieu, avec une foi puissante et une intention non équivoque, de nous aider à réaliser un vœu, il le fera. Et ceci, même s’il sait ce que cela signifie en aval.

 

  Car chaque fois que l’on fait un choix dans un sens ou dans un autre, et que l’on exprime un vœu pour la réalisation de ce choix, c’est que, inconsciemment l’on sait que l’on a besoin de l’expérience qui va s’ensuivre pour évoluer sur son chemin de vie. Quelles qu’en soient les conséquences.

En effet, toutes nos expériences et toutes les étapes de notre vie sont des épreuves nécessaires à notre évolution. Jusqu’à ce que nous ayons compris certains points, et avant que nous trouvions le moyen infaillible d’éviter les écueils.

 

  Quel est ce moyen ?

  Quels sont-ils ? Car en réalité, ils sont deux.

 

  Le premier est de savoir qui l’on est. Et pour cela, il est nécessaire d’avoir pris le temps d’une introspection approfondie. Si Bertrand avait pris le temps de s’interroger sur sa personnalité profonde, il aurait su par avance qu’il n’était pas fait pour cette vie de faste qu’il s’est vu contraint de traverser.

  « Oui, mais, pourrait-on objecter à cela, il ne savait peut-être pas que les événements allaient se dérouler de cette façon ». Effectivement, on peut supposer qu’il ne le savait pas, d’autant qu’en tant qu’homme simple et introverti, il ne s’intéressait certainement pas à ce monde-là. Alors, qu’aurait-il dû faire ?

 

  Eh bien, c’est là qu’intervient le deuxième moyen d’éviter une telle déconvenue : Bertrand aurait été bien avisé de prendre conseil auprès de l’univers, de Dieu, de L’intelligence Infinie, pour peu qu’il crût en une force supérieure susceptible de le guider dans ses choix. Il aurait pu, par exemple, formuler sa demande de cette façon : « voilà ce que je désire au plus profond de mon être, selon les éléments que j’ai à ma disposition pour la réalisation de mon projet, mais peut-être que toi, Dieu, tu sais quelque chose que je ne sais pas de moi. Peut-être sais-tu que je risque de faire fausse route. Dans ce cas, fais-le-moi savoir d’une quelconque manière, envoie-moi un signe, et je le suivrai. »

 

  Si Bertrand avait fait cela, il n’aurait pas vécu cette expérience si déstabilisante pour lui, au cours de laquelle il avait en quelque sorte mis sa vie entre parenthèses, alors qu’il avait prévu par ailleurs tant d’autres projets captivants. Car toutes les prières sont entendues, et il est certain que s’il avait demandé un signe, il l’aurait reçu. Encore aurait-il fallu, bien sûr, qu’il suive ensuite la route désignée par ce signe.

 

  Si la lampe magique d’Aladin se présente à toi, c’est peut-être que couve en toi, en ce moment même, un vœu que tu es sur le point de formuler, ou que tu as même déjà exprimé. L’univers te dit ceci : fais bien attention au vœu que tu exprimes. Es-tu bien certain que c’est ce que tu veux ? T’es-tu renseigné auparavant ? As-tu pesé les éléments dans la balance de ton soi ? As-tu cerné les tenants et les aboutissants ? As-tu besoin de mon aide pour t’éclairer sur ton choix ?

 

  Rappelle-toi toujours qu’un vœu n’est pas anodin. Sa réalisation sera sans effet négatif pour toi, seulement si ton désir correspond à ta nature profonde, et s’il ne te met pas en porte à faux par rapport à toi-même.

  Aussi, avant de le formuler, réfléchis bien. Réfléchis, réfléchis, réfléchis, et réfléchis encore. Et si tu m’as demandé mon avis, à présent sois attentif aux signes, et attends de les avoir reçus avant de le formuler solennellement.

 

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31/08/2024
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